L’outil d’aide au diagnostic développé par AFX Medical et ses partenaires vient de découvrir des petites tumeurs au cerveau qui n’avaient pas été repérées par une équipe de chercheurs en radio-oncologie au Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM). Une découverte fortuite, mais qui vient renforcer l’arsenal des médecins contre le cancer.

« Nous travaillons en collaboration avec trois médecins chercheurs du CHUM pour développer notre algorithme, raconte Jérémi Lavoie, cofondateur et PDG d’AFX Medical. Nous leur avons montré ce que nous pensions être deux faux positifs découverts par l’algorithme dans les données et ils ont dit que ce n’était pas de faux positifs, mais des petites tumeurs qu’ils n’avaient pas vues à l’œil nu ! De plus, ces médecins sont des sommités mondiales en métastases du cerveau et comme ils sont en contexte de recherche, ils peuvent prendre beaucoup de temps pour analyser les images. En pratique, les médecins sont plus pressés, alors le risque de ne pas tout voir est plus élevé. »

Un outil précieux

Ces petites tumeurs sont en fait des métastases au cerveau qui touchent 30 % de toutes les personnes atteintes d’un cancer. « Il y a eu beaucoup d’amélioration dans le traitement des cancers dans les dernières années, ce qui fait que les gens ont de meilleures chances de survie, indique Jérémi Lavoie. Mais ils peuvent développer des métastases au cerveau, alors il faut les découvrir le plus rapidement possible pour traiter ces tumeurs, adapter le parcours de soins et, ainsi, améliorer le pronostic. »

Parfois, l’outil développé par AFX a repéré des lésions que nous n’avions pas vues et parfois, nous avons vu des lésions que l’outil n’avait pas repérées : c’est une paire d’yeux de plus.

David Roberge, professeur titulaire de clinique au département de radiologie, radio-oncologie et médecine nucléaire de la faculté de médecine de l’Université de Montréal et chercheur au CHUM

« Et contrairement à nous qui avons les limites humaines, cet outil est voué à continuellement s’améliorer, alors c’est intéressant d’investir dans cette technologie conçue ici, en prenant nos besoins en considération », ajoute-t-il.

Vers une commercialisation

AFX Medical a développé son outil en partenariat avec le Mila (l’Institut québécois d’intelligence artificielle) et le CHUM. « Nous avons vraiment travaillé en collaboration, parce que nous voulions éviter le piège de développer un outil en silo et ensuite, essayer de le vendre, explique Jérémi Lavoie. Toutes les deux semaines, nous présentons donc nos plus récents développements aux médecins pour avoir leurs réactions et nous nous adaptons en conséquence. »

L’outil a été présenté récemment au congrès mondial de la Society for Neuro-Oncology, aux États-Unis.

Nous voulons vraiment révolutionner la pratique en oncologie et avoir ainsi un impact sur des millions de personnes et c’est important de montrer aux médecins à quel point notre outil a une valeur ajoutée pour eux et les patients.

Jérémi Lavoie, cofondateur et PDG d’AFX Medical

AFX Medical travaille maintenant à obtenir les approbations de Santé Canada et de la Food and Drug Administration (FDA), aux États-Unis. « Nous pensons les obtenir en 2023, précise le PDG. Déjà, nous avons la certification ISO 13485 pour les équipements médicaux. »

La jeune pousse est accompagnée par le Centech, un organisme à but non lucratif créé par l’École de technologie supérieure (ETS) qui soutient des entreprises et des projets de haute technologie à fort potentiel de croissance.