L’intelligence artificielle (IA), ce n’est pas seulement des algorithmes et des mégadonnées. Dans la province, ce sont des dizaines de milliers de professionnels, des centaines de chercheurs et d’étudiants, et des investissements qui se comptent en centaines de millions de dollars. Survol des chiffres de l’intelligence artificielle au Québec.

Une industrie à part entière

Le Québec compte 45 000 professionnels en intelligence numérique, selon des données du Forum IA Québec. Au cœur de ce secteur, on compte 2200 professionnels très spécialisés, parmi lesquels 700 scientifiques des données, 561 analystes de données, 435 ingénieurs de données, 243 ingénieurs en apprentissage automatique et 216 chercheurs scientifiques en intelligence artificielle, indique un rapport de TechnoCompétences sur le profil de la main-d’œuvre du secteur. À la périphérie de ces spécialistes, les programmeurs-analystes (15 382) sont les plus nombreux, de même que les 5079 analystes d’affaires et les 4973 intégrateurs web.

Diplômés et mieux rémunérés

Les professionnels de l’intelligence artificielle se concentrent sur les tranches d’âge comprises entre 25 et 45 ans. Deux sur trois détiennent un baccalauréat ou une maîtrise. Les titulaires de DESS et de doctorat ne sont pas rares : ils représentent 11 % de la main-d’œuvre en intelligence artificielle dans la province. Leur rémunération est supérieure à celle pratiquée dans le domaine des technologies de l’information : un spécialiste en intelligence artificielle gagne en moyenne 88 219 $ annuellement, comparativement à 78 000 $ en TI. À lui seul, Montréal rassemble 41,3 % des professionnels en intelligence numérique, soit bien davantage que la deuxième région, la Montérégie (17,3 %).

Des milliards en investissements

Sur la période allant de 2017 à 2021, les investissements en fonds de capital de risque s’élèvent à 1,5 milliard de dollars, selon une analyse de PwC. Les gouvernements ont ajouté 800 millions d’investissements sur cette même période. Le fédéral a investi 520 millions au Québec, répartis pour moitié en recherche et pour l’autre moitié dans les entreprises. Pour sa part, le gouvernement du Québec a investi 293 millions, soit 140 millions en recherche et 153 millions dans les entreprises. Ce total de 2,3 milliards investis a donné lieu à un montant équivalent en contribution au produit intérieur brut (PIB) et en recettes fiscales.

Des chercheurs et des brevets

La recherche est un des points forts de l’intelligence artificielle de la province. À lui seul, Mila, l’Institut québécois d’intelligence artificielle, regroupe plus de 900 chercheurs et étudiants, soit la plus forte concentration de chercheurs universitaires en apprentissage profond dans le monde, précise l’organisme. Mila mène plus de 150 projets de recherche appliquée et fondamentale. L’institut contribue à la publication de près de 300 articles scientifiques chaque année. Au total, l’ensemble des organisations québécoises ont déposé 42 brevets liés à l’intelligence artificielle depuis 2017, selon le Forum IA Québec. Parmi ces dépôts, l’Office de la propriété intellectuelle du Canada a accepté 32 brevets.