Olivier Grondin est le nouveau président du conseil d’administration de l’Association de l’exploration minière du Québec (AEMQ), depuis le 4 octobre dernier. C’est une occasion qu’il souhaite notamment utiliser pour contribuer à la transition énergétique. Entretien.

Dans les dernières semaines, celui qui est aussi directeur de l’exploration, Canada, chez Agnico Eagle, troisième société productrice d’or à l’échelle mondiale, se concentre sur la familiarisation avec son nouvel environnement. « C’est beaucoup de prise de connaissance des dossiers », indique-t-il en entrevue.

Ancien PDG de SOQUEM, M. Grondin possède un baccalauréat en géologie appliquée de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et une maîtrise en géologie économique de l’Université McGill. Il a touché à différentes sphères de son domaine — et considère avoir une « perspective sur toutes les étapes du développement minier ».

Son entrée en poste tombe bien : elle s’est produite pratiquement en même temps que le remaniement du Conseil des ministres à l’Assemblée nationale. Cela lui permet de « conscientiser les différents ministères » sur les intérêts et la mission de l’AEMQ.

« On a rencontré le ministre [de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie] Pierre Fitzgibbon. Nous avons parlé de la filière des batteries, de l’électrification des transports. Il dit vouloir une filière québécoise des batteries. Pour cela, ça prend des mines de graphite et de lithium, avec du cobalt et du nickel en second plan. »

Nous avons une belle opportunité au Québec de participer très activement à la transition énergétique, et on n’a pas le choix de passer par le secteur minier.

Olivier Grondin, nouveau président du C.A. de l’AEMQ

Dans la même optique, M. Grondin a pour objectif de rencontrer la nouvelle ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina.

Approche pédagogique

Olivier Grondin le sait bien : les projets miniers ne suscitent pas toujours l’emballement des populations dont le territoire est concerné. Pour les convaincre du bien-fondé de son travail, il compte faire usage d’une « approche pédagogique » et d’un « bon travail de communication ».

Les régions de l’Outaouais, des Laurentides et de Lanaudière renferment notamment les métaux nécessaires à la transition énergétique, explique-t-il. C’est à ces personnes qu’il faut s’adresser, selon lui.

« On a de plus en plus cette conscience de l’importance d’une chaîne d’approvisionnement plus locale, soutient M. Grondin. Si on ne fait qu’importer du graphite, du lithium ou des terres rares de la Chine, où c’est produit dans un contexte nébuleux et dans des conditions humaines qui sont peut-être moins respectées, on ne veut peut-être pas encourager ça. 

« Oui, ce sont des ressources qui ne sont pas renouvelables, mais la société fait en sorte qu’on en a besoin. Donc aussi bien les exploiter de la bonne manière plutôt que de détourner les yeux. »

Sous la gouverne d’Olivier Grondin, le C. A. de l’AEMQ suivra « l’évolution des règlements qui concernent les mines », puis militera pour l’accès au territoire, question de pouvoir dénicher des gisements pouvant être mis en exploitation.

En savoir plus
  • Association de l’exploration minière du Québec
    Fondée en 1975, cette association regroupe 150 membres corporatifs et 1200 membres individuels. Elle vise principalement à « promouvoir l’exploration durable et responsable des ressources minérales du Québec ».
    Source : AEMQ