Après avoir réussi à démontrer la présence d’une zone aurifère prometteuse dans la région de l’Eeyou Istchee Baie-James, Exploration Azimut s’apprête à livrer un premier calcul des ressources exploitables. Cette découverte, qui s’appuie sur une démarche systématique, pourrait être une des plus importantes dans cette immense région.

C’est plus qu’un gisement qu’Exploration Azimut a dévoilé avec la zone aurifère de Patwon, située sur la propriété Elmer que la firme détient à 100 % dans la région de l’Eeyou Istchee Baie-James.

Cette propriété est située à 100 kilomètres à l’ouest de la mine d’or Éléonore, qui est jusqu’à présent la seule exploitée commercialement dans cette région. Quand, en janvier 2020, Exploration Azimut a publié les résultats de sa première campagne de forages, montrant de hautes teneurs en or, la valeur de son action a triplé en quelques heures à la Bourse de Toronto.

La firme d’exploration d’une quinzaine de collaborateurs a désormais défini une zone de 600 mètres de long, jusqu’à 800 mètres de profondeur, avec une épaisseur moyenne de 35 mètres. La ressource en or pourrait être exploitée à ciel ouvert. Et des forages en cours visent à étendre le potentiel aurifère dans le territoire alentour.

Dès le début de 2023, Exploration Azimut livrera un premier calcul des ressources, qui déterminera l’inventaire du nombre d’onces d’or possibles, confie Jean-Marc Lulin, président d’Exploration Azimut. Des forages continueront d’être menés pour ajouter des zones additionnelles au voisinage de cette première découverte. L’ensemble du projet d’exploration couvre un territoire de 35 kilomètres de long sur 7 kilomètres de large. De quoi révéler un potentiel considérable.

Cibler avec les mégadonnées

Cette avancée est de taille dans « une région sous-explorée comparativement à d’autres régions telles que l’Abitibi-Témiscamingue », souligne celui qui est aussi géologue. Et ce n’est pas un hasard si Exploration Azimut s’est penchée sur ce territoire.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Jean-Marc Lulin, président d’Exploration Azimut

Notre vocation est d’être des explorateurs. Nous sommes dans la première phase de la création de valeur. Cela peut être très ingrat, mais c’est une mission fascinante.

Jean-Marc Lulin, président d’Exploration Azimut

Cette description est éloignée de la perception de l’explorateur aventurier. « Notre démarche est très rationnelle et systématique », martèle Jean-Marc Lulin.

Le géologue confie s’appuyer sur un savoir-faire en matière de traitement des données numériques, destiné à réduire le risque d’exploration. « Le Québec est reconnu à l’échelle mondiale comme ayant une des meilleures bases de données numériques géoscientifiques », pointe Jean-Marc Lulin. Le ministère des Ressources naturelles et des Forêts tient un répertoire de données, telles que des analyses chimiques des sédiments de fonds de lacs, issus de l’érosion des terrains voisins, ce qui permet de déterminer la teneur en métaux. « Une quantité phénoménale de données numériques couvrent la presque totalité de la province », souligne celui qui s’est passionné pour l’utilisation de ces informations.

« Exploration Azimut a développé des compétences en interne pour lire ces données », explique Jean-Marc Lulin. Un système expert, basé sur l’analyse de mégadonnées, permet d’identifier méthodiquement des cibles d’exploration. « Cela nous permet d’être les premiers dans des régions peu ou pas explorées. »

Le projet Elmer est issu de cette démarche. « Nous avons identifié cette zone comme étant favorable ; nous sommes allés sur le terrain ; et nous avons trouvé globalement ce que nous cherchions », se félicite M. Lulin.

Et la province est suffisamment grande pour qu’Exploration Azimut applique la même démarche systématique en divers endroits. L’entreprise revendique détenir le portefeuille d’exploration le plus important au Québec.