L’art numérique qui permet de transformer le spectateur en un créateur est un secteur très niché, si bien que pour assurer le développement et la croissance de l’entreprise, il faut se tourner vers l’étranger. C’est pourquoi 90 % des œuvres d’Iregular se retrouvent à l’extérieur du Canada, explique Éloi Beauchamp, associé principal qui dirige le développement de l’entreprise avec le créateur artistique Daniel Iregui.

De Montréal à Kyoto en passant par Amsterdam et Dubai, ils ont parcouru au cours des derniers mois une partie de la planète pour aller y installer leurs œuvres et percer de nouveaux marchés.

Un artiste et six programmeurs informatiques à la réalisation, c’est de cette combinaison que naissent les œuvres d’Iregular. L’œuvre As Water Falls installée à la Place des Arts de Montréal est un bel exemple d’art numérique avec lequel les visiteurs peuvent interagir à partir de leur téléphone intelligent. « C’est ainsi que l’on transforme le spectateur en créateur », dit Éloi Beauchamp. Cette œuvre est également déployée à Amsterdam.

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

L’œuvre As Water Falls installée à la Place des Arts de Montréal est un bel exemple d’art numérique avec lequel les visiteurs peuvent interagir à partir de leur téléphone intelligent.

Chez Iregular, on se décrit comme des précurseurs en art numérique. Beaucoup de choses demeurent à faire, bien que de plus en plus de monde s’immisce dans le secteur.

Fondé à Montréal en 2010, le studio d’Iregular crée des installations audiovisuelles, des sculptures à grande échelle, des projections architecturales et des scénographies, en mettant bien sûr l’accent sur les expériences interactives et immersives. Pour conjuguer art et technologie, on fait appel à la géométrie, au son, à la typographie, aux mathématiques, à des algorithmes, à des protocoles de communication, ainsi qu’à l’intelligence artificielle et à l’apprentissage automatique.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Éloi Beauchamp

Ce qui finalise l’œuvre d’art et lui donne un sens, c’est la relation entre les gens et la pièce. Le public influence et transforme la pièce exposée par son interaction.

Éloi Beauchamp, associé principal chez Iregular

Les œuvres d’Iregular ont été présentées dans plus de 25 pays. Elles ont fait l’objet d’une exposition solo aux Pays-Bas et de cinq expositions solos à Montréal. Elles ont également été vues à plusieurs évènements importants, dont Expo 2020 Dubai, ainsi qu’au Mexique, en Suisse, en France et au Royaume-Uni, pour ne citer que ces endroits. Les créations du Studio font aussi partie des collections du musée WNDR de Chicago et de celle du Mouvement Desjardins à Montréal.

Le soutien financier

À Montréal et au Québec, les entreprises aussi nichées qu’Iregular peuvent compter sur des organismes de soutien, dont Investissement Québec. « Notre organisme est fier d’accompagner des acteurs des industries créatives du Québec, comme Iregular, dans leurs démarches pour développer des marchés à l’extérieur de nos frontières », dit Marie-Eve Jean, vice-présidente, Exportations, à Investissement Québec. « Grâce à notre équipe d’experts à l’exportation, nous sommes en mesure d’appuyer les entreprises à identifier des opportunités d’affaires ou à rencontrer des acheteurs potentiels à l’étranger, afin de leur permettre de faire rayonner le savoir-faire et la créativité qui les distinguent à l’international », ajoute-t-elle.

De plus, l’accessibilité à des subventions et à divers programmes d’aide gouvernementale permet d’accélérer la croissance de ce type d’entreprises. « Aussi longtemps que l’on est en croissance, toute cette aide est pour nous très importante », conclut Éloi Beauchamp.