Ce n’est pas l’argent qui manque au Québec pour faire croître sa PME. Mais, encore faut-il monter un dossier solide et savoir le présenter aux investisseurs potentiels pour les convaincre d’y placer leurs billes. Voici cinq points essentiels qu’une PME devrait avoir en tête pour aller chercher des investisseurs, d’après Jocelyn Beauchesne, premier vice-président, Réseau régional, chez Investissement Québec.

Présenter une équipe de direction compétente

« Lorsqu’on rencontre le dirigeant de l’entreprise, on veut sentir que c’est la bonne personne au bon endroit, qu’elle connaît son secteur d’affaires et qu’elle est entourée de la bonne équipe pour réaliser ses objectifs, indique Jocelyn Beauchesne. Lors de la visite de l’entreprise par les investisseurs, c’est une bonne idée d’ailleurs de leur présenter les personnes clés, comme le directeur de l’usine, la personne aux finances, à la recherche et développement, aux ressources humaines. Comme investisseur, on en profite aussi pour regarder si la relation que le dirigeant ou la dirigeante a avec ses employés est bonne et s’il y a du respect. »

Inclure les investisseurs dans le développement du projet

« L’entreprise ne doit pas hésiter à inclure rapidement les investisseurs dans les discussions lorsqu’elle veut réaliser un projet, indique M. Beauchesne. Souvent, ils sont de bon conseil. Chez Investissement Québec, nous avons des conseillers qui appuient les entrepreneurs dans leur réflexion. Par exemple, si on se lance dans un projet d’automatisation, il y a plusieurs étapes à franchir avant d’arriver au financement et c’est important d’avoir de bons conseils. »

Expliquer clairement son projet

« Il est aussi incontournable de bien présenter le produit ou service qu’on offre, avec sa vision et ses nouveaux besoins. Par exemple, s’il faut automatiser une partie de la production ou agrandir son usine pour augmenter son volume d’affaires, il faut s’assurer de donner des explications claires. »

Réaliser un modèle financier robuste

« Il faut ensuite faire un modèle financier. On présente ce qu’on a fait dans les deux ou trois dernières années, puis le coût du nouveau projet. Il faut aussi faire des prévisions financières pour les 12 à 24 prochains mois, même si ce n’est jamais un exercice facile parce qu’il faut considérer le coût et le temps d’installation de notre projet. Il faut préciser également quels sont les besoins en financement et comment on veut y arriver. Il est conseillé d’imaginer deux ou trois scénarios. C’est important d’être bien entouré pour donner des chiffres qui tiennent la route. Par exemple, par son directeur des finances à l’interne, mais aussi par son comptable qui a généralement de l’expérience dans les demandes de financement. »

Bâtir une relation de confiance avec ses investisseurs

« Enfin, il faut toujours être transparent avec ses investisseurs, ajoute Jocelyn Beauchesne. Il ne faut pas craindre de parler de ses enjeux. Parce que de mauvaises surprises, personne n’en veut ! L’entrepreneur doit aussi oser poser des questions, que ce soit par rapport aux garanties ou aux différentes clauses à respecter. Il n’est pas obligé d’accepter l’offre comme elle lui est présentée. Elle doit être bonne pour lui. S’il signe, il prend un engagement, alors il doit s’assurer que tout est en place pour qu’il soit capable de le respecter. Puis, si quelque chose change en cours de route, il doit rapidement en parler à ses investisseurs pour s’ajuster en conséquence tout en maintenant la relation de confiance. »