Cinq laboratoires sont en construction à Laval, dans les locaux du Centre québécois d’innovation en biotechnologie (CQIB). Cet incubateur entend ainsi répondre à l’afflux de demandes pour des équipements scientifiques. Avec la pandémie, les besoins ont connu une accélération inédite, en raison de la multiplication des projets médicaux.

Cinq laboratoires en 2023

À l’été 2023, le CQIB comptera cinq laboratoires supplémentaires. Faute d’espace, c’est en transformant des bureaux en petits laboratoires que l’organisme agrandit ses installations de 3000 pieds carrés. Au total, ce sont 3,3 millions de dollars qui sont investis dans le projet, avec des financements des trois ordres de gouvernement et du CQIB lui-même. Le tiers de cette somme servira à financer des équipements scientifiques supplémentaires, et à créer une salle blanche permettant de développer des produits en zone contrôlée. « La demande est forte pour ce type d’installation », constate Perry Niro, directeur général du CQIB.

Une pénurie de laboratoires

Alors que le CQIB avait des locaux inoccupés en 2018, il tient désormais une liste d’attente d’entreprises qui souhaitent accéder à ses laboratoires. « Depuis deux ans, nous avons une très forte demande pour de petits laboratoires, en raison des tensions dans les chaînes d’approvisionnement mondiales pour des services d’analyses de laboratoire et pour la production de produits qui entrent dans le développement des vaccins », observe Perry Niro.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Perry Niro, directeur général du Centre québécois d’innovation en biotechnologie (CQIB)

Certaines entreprises déjà présentes souhaiteraient doubler les superficies qu’elles occupent. La pandémie a accéléré la demande en laboratoires, en raison du développement des vaccins, mais aussi parce que des laboratoires universitaires ont fermé temporairement en raison des mesures sanitaires, ce qui a créé une forte demande pour des laboratoires privés, explique Perry Niro.

Un support clés en main

La mise à disposition de laboratoires et d’équipements de pointe par le CQIB est unique. L’organisme accompagne aussi les entreprises à aller chercher du financement. « Les investisseurs sont contents qu’on existe parce que leur argent ne sert pas à payer de loyer ni à acheter des équipements », résume Perry Niro. Le CQIB mise sur l’effet de taille pour négocier des tarifs avec les fournisseurs de produits de laboratoire. Mais il prend des risques, puisqu’il arrive qu’une entreprise ferme en raison d’essais cliniques insatisfaisants. « Nous ne sommes pas un hôtel d’entreprises. Notre rôle est d’accompagner les entrepreneurs : si ça ne fonctionne pas, on assume », explique-t-il.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

La mise à disposition de laboratoires et d’équipements de pointe par le CQIB est unique.

Des retombées sur l’économie

Le CQIB a accompagné une centaine d’entreprises depuis sa création il y a un quart de siècle par la Ville de Laval et l’Institut national de la recherche scientifique (INRS). Ce sont plus de 1000 emplois scientifiques qui ont été créés par ces entreprises, affirme Perry Niro, qui précise qu’un demi-milliard de dollars ont été ainsi générés en capital de risque. Sur le territoire de Laval, ces entreprises ont construit un total de 50 000 pieds carrés de nouveaux laboratoires. Et ce n’est pas fini : les entreprises hébergées présentement au CQIB ont des activités aussi diverses que la création d’une peau artificielle, le développement d’un vaccin pour les animaux, ou encore le traitement des problèmes cardiaques chez les enfants.