Une pilule, une petite granule, une crème, une pommade, une immunothérapie active… Quels types de médicaments fabrique-t-on exactement au Québec ? La réponse en cinq exemples.

Lutte contre la maladie de l’homme de pierre

La maladie de l’homme de pierre, de son nom scientifique la fibrodysplasie ossifiante progressive, ou FOP, est une maladie génétique très rare. Elle transforme progressivement les muscles et autres tissus mous du corps en os, emprisonnant le malade dans un deuxième squelette. L’entreprise montréalaise Clementia Pharmaceuticals, propriété depuis 2019 de la française Ipsen, a mis au point un médicament qui pourrait prévenir l’ossification : le palovarotène. Celui-ci a été approuvé par Santé Canada au début de l’année. « Il est actuellement à l’étude par la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis à titre de traitement de choix pour la FOP », affirme la directrice générale de BioQuébec, Emmanuelle Toussaint.

Sus aux allergies

L’Organisation mondiale de la santé estime que la moitié de la population souffrira d’allergies d’ici 2050. Au front contre ce fléau : la biotech franco-québécoise Angany, qui développe une nouvelle approche de traitement. L’entreprise mise sur l’immunothérapie active (la vaccination), et non sur la désensibilisation. Sa technologie permet de déclencher une réponse immunitaire protectrice plutôt qu’une réaction allergique. Elle entreprendra sous peu les essais cliniques portant sur son premier vaccin candidat pour traiter l’allergie aux chats, puis se penchera sur un vaccin candidat pour traiter l’allergie aux arachides.

Oncologie de pointe

Créée en 2016, la société montréalaise Repare Therapeutics se spécialise dans les traitements contre différents types de cancer pour les patients ayant une déficience génétique. « Repare reproduit en laboratoire les mutations d’ADN retrouvées dans les cancers des patients afin de pouvoir tester rapidement des composants chimiothérapeutiques », explique Emmanuelle Toussaint. L’entreprise a annoncé en juin un important partenariat avec Roche pour développer et commercialiser le camonsertib pour le traitement de tumeurs hautement ciblées. Ce produit inhibiteur est au stade des essais cliniques.

L’IA contre les maladies rares

Environ 500 000 personnes sont touchées par une maladie rare au Québec. Pourtant, peu de traitements existent contre celles-ci. Modélis entend changer la donne. La jeune pousse montréalaise utilise les données et l’intelligence artificielle pour tester rapidement des milliers de molécules sur des vers. Elle teste ensuite les 10 à 20 plus prometteuses sur des poissons pour confirmer leur potentiel. Vient ensuite l’essai clinique. Cette approche non traditionnelle a permis une avancée dans le traitement de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), une maladie dégénérative qui entraîne progressivement la paralysie.

Pour la santé des femmes

C’est à Québec que l’Intrarosa, aussi appelé Viagra féminin, a été mis au point. S’il peut avoir des effets positifs sur la libido, Endoceutics l’a surtout développé pour améliorer la vie des femmes qui subissent toute une gamme d’effets secondaires durant et après la ménopause. Le comprimé contenant une petite quantité de l’hormone DHEA traite l’atrophie vulvovaginale. Déjà distribué en Europe et aux États-Unis, le médicament 100 % québécois a finalement reçu le feu vert de Santé Canada en 2019. L’entreprise a annoncé l’an dernier un partenariat avec Lupin Pharma pour commercialiser le produit au pays.