Tout beau projet d’un jeune entrepreneur nécessitera un jour les capitaux indispensables à son démarrage. Les incubateurs ont souvent cette capacité d’offrir du financement aux jeunes pousses prometteuses par l’entremise d’un fonds d’investissement. L’incubateur de l’Université Laval aura bientôt le sien.

La planification stratégique de janvier 2019 avait permis aux dirigeants de l’incubateur Entrepreneuriat Laval, de l’université du même nom, de dégager le constat qu’il fallait recentrer la mission de l’incubateur sur des projets innovants et responsables, surtout dans les secteurs technologiques. « C’est en construisant autour de l’innovation responsable que l’on allait propulser les connaissances de l’université », résume Simon Chouinard, directeur général d’Entrepreneuriat Laval.

L’incubateur a d’ailleurs dévoilé en juin dernier une série de changements d’envergure. En plus de la nouvelle dénomination sociale Entreprenariat ULaval (EUL), l’incubateur s’est donné un nouveau logo, ainsi qu’un nouveau site web. On a également mis en place un réseau de grands ambassadeurs de l’entrepreneuriat à l’Université Laval. Et c’est sans compter la création du nouveau Fonds d’investissement ULaval – Étincelles.

L’étincelle

Dans sa phase initiale, le démarrage d’une nouvelle entreprise s’appuie sur un projet innovant qui sera soutenu par les gouvernements, les universités et certaines organisations de l’écosystème. Bien que tous ces gens soient pertinents, il faut à un moment donné en sortir et se tourner vers le secteur privé, explique François Gilbert, responsable et initiateur du Fonds d’investissement ULaval – Étincelles.

Cette étape est difficile, car elle arrive à un moment où le projet n’effectue pas encore de ventes et où l’entreprise ne peut pas encore compter sur des liquidités nécessaires pour financer son développement.

François Gilbert, responsable et initiateur du Fonds d’investissement ULaval – Étincelles

D’où la création du Fonds d’investissement ULaval – Étincelles, dont le nom n’est pas le fruit du hasard, mais indique plutôt que sa participation permettra d’« allumer » le développement de la nouvelle entreprise.

Le Fonds fournira bien sûr des capitaux nécessaires au développement des projets d’entreprises en démarrage, explique François Gilbert. « Mais il apportera également une expertise d’affaires qui aidera à structurer l’entreprise et à gérer son développement, tout en lui assurant la notoriété », dit-il.

On s’affaire actuellement à organiser le montage légal du fonds avec tous les éléments que cela comporte. Les financements se feront en grande partie par des prêts convertibles à certaines conditions suivant l’évolution du projet ou de l’entreprise. « Les capitaux proviendront d’entreprises, d’investisseurs et d’organisations qui ont à cœur de redonner à la société », dit François Gilbert.

Des caractéristiques distinctes

Entreprenariat ULaval a ce caractère distinct de fonctionner en amont de l’écosystème à Québec, explique Simon Chouinard. « Les investisseurs classiques ont généralement des critères de choix très sélectifs, alors que nous sommes plutôt ouverts à examiner tous les cas », dit-il.

L’incubateur a aussi comme caractéristique de miser sur les projets qui comportent des objectifs sociaux. « Nous voulons travailler avec tous les incubateurs spécialisés de la région de Québec afin de nous assurer de nous placer en amont de cet écosystème », dit Simon Chouinard.