Est-ce que l’avenir appartient aux évènements hybrides et virtuels ? Il semble bien que non. Montréal commence à recevoir de nouveau de grands évènements en présentiel, ce qui laisse entrevoir des jours meilleurs à l’industrie. Et ce, en même temps que la métropole peut se targuer d’avoir continué à sortir en tête de palmarès internationaux pour la tenue d’évènements d’affaires pour 2021.

« On a beaucoup entendu dans les dernières années que les modes virtuel et hybride allaient rester, mais on s’aperçoit que pour les congrès et les grands rassemblements, ce n’est pas une tendance qui durera même si, oui, plusieurs organisations mettront en ligne certains contenus après l’évènement », affirme Mylène Gagnon, vice-présidente aux ventes affaires chez Tourisme Montréal.

C’est beaucoup une question de coûts. « C’est comme tenir deux congrès, explique-t-elle. Il faut une équipe avec des compétences pour l’évènement en présentiel et une autre équipe avec d’autres compétences pour le volet virtuel. C’est donc très coûteux et complexe à gérer, surtout avec la pénurie de personnel. »

Montréal toujours au sommet

La capacité des différents acteurs de l’industrie montréalaise à aller rapidement vers le virtuel et l’hybride a toutefois permis à la destination de continuer à briller. Ainsi, Montréal est resté en 2021 la première ville dans les Amériques pour l’accueil d’évènements associatifs internationaux, d’après l’Association internationale des conférences et congrès (ICCA), qui a tenu compte cette fois-ci des réunions présentielles, hybrides et virtuelles. Montréal a aussi été la seule ville en Amérique du Nord à se classer dans le palmarès des 10 villes ayant accueilli le plus d’évènements internationaux au monde, d’après l’Union des associations internationales.

Comment la métropole a-t-elle réussi ce tour de force ? Lorsque la pandémie a éclaté, Tourisme Montréal a rapidement formé un comité sanitaire et produit un protocole à suivre pour la tenue d’évènements. La force technologique de Montréal a aussi été un plus.

« Le Palais a rapidement pris un virage numérique qui a permis à certains évènements internationaux d’avoir lieu, avec parfois un petit contingent en présentiel et le reste en virtuel », explique Emmanuelle Legault, présidente-directrice générale du Palais des congrès de Montréal.

L’établissement d’une superficie totale de plus de 47 200 mètres carrés avait converti deux grandes salles de conférence en studios qui pouvaient recevoir une centaine de personnes chacun dans le respect des règles sanitaires. Ces espaces ont maintenant retrouvé leur usage habituel alors que les congressistes reviennent graduellement.

En juin par exemple, le Lions Clubs International a tenu son congrès annuel chez nous, et on a eu environ 6000 délégués sur les 10 000 attendus, et à la Conférence internationale sur le sida un mois plus tard, on a accueilli environ 8500 sur les 10 000 attendus, alors on voit que les gens de l’international reviennent de plus en plus.

Emmanuelle Legault, présidente-directrice générale du Palais des congrès de Montréal

Mais chaque secteur d’activité a son propre rythme de reprise et son modus operandi. Par exemple, les organisateurs de la Conférence internationale sur le sida ont exigé le port du masque.

Miser sur les différents attraits de Montréal

Les grands évènements continuent également de s’organiser à Montréal. Parfois même très rapidement, comme ce fut le cas pour la Conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP15) annoncée à la fin de juin pour décembre. Les participants confirment aussi leur présence plus à la dernière minute. En raison de la situation environnementale, certains sont plus sélectifs sur leurs déplacements.

Nous travaillons main dans la main avec les organisateurs d’évènements pour que les congressistes profitent pleinement des différents attraits de Montréal et allongent leur séjour. Par exemple, pour la Conférence internationale sur le sida, on a envoyé aux délégués une offre à tarif réduit pour Osheaga qui avait lieu en même temps. Il faut faire plus de propositions du genre, créer des itinéraires pour visiter d’autres endroits au Québec, etc.

Emmanuelle Legault, présidente-directrice générale du Palais des congrès de Montréal

Déjà, le calendrier pour les années 2023 et 2024 est bien rempli, et les réservations commencent à se faire pour 2025 et 2026.

« On remarque une demande pour créer des évènements écoresponsables, alors on travaille en ce sens, affirme Mylène Gagnon, de Tourisme Montréal. Nous avons créé un guide des évènements écoresponsables pour simplifier le travail des organisateurs. »

Le retour des grands évènements engendre évidemment des retombées économiques importantes. Seulement pour les évènements d’affaires tenus au Palais des congrès de Montréal, on parle d’environ 220 millions par année.

« Mais il faut aussi parler des retombées intellectuelles de ces évènements qui sont souvent soutenus par des champions locaux dans des domaines clés du Québec, affirme Emmanuelle Legault. Ces évènements font avancer la science et la société tout en permettant à Montréal et au Québec de rayonner davantage. »

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    Nombre d’évènements internationaux tenus à Montréal en 2021, malgré la pandémie de COVID-19, un record parmi les villes des Amériques
    Source : Palais des congrès de Montréal