Le géant pharmaceutique américain Moderna l’a choisie pour y bâtir une usine de production de vaccins, mais le développement de la Cité de la Biotech ne s’arrêtera pas là. « Nous sommes très heureux de la venue de Moderna, mais nous aurons aussi à faire face à un enjeu important, celui de répondre à la croissance », affirme Jean-Marc Juteau, commissaire, sciences de la vie, à la Cité de la Biotech.

Moderna avait plusieurs bonnes raisons de choisir la Cité de la Biotech de Laval pour poursuivre son développement, explique le commissaire. D’abord, elle aura accès à un important groupe de travailleurs de talent pour les sciences de la vie.

L’endroit idéal

Mais aussi, l’emplacement est idéal. « La Cité est un vrai parc industriel qui est le seul au Canada consacré entièrement aux sciences de la vie », dit Jean-Marc Juteau. Sans compter qu’elle est située près d’un aéroport, avec accès à une station de métro, et qu’elle est entourée d’un réseau routier bien développé. Et à cela s’ajoute la présence du Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), où se développe le talent.

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Jean-Marc Juteau, commissaire, sciences de la vie, à la Cité de la Biotech

Les chiffres concernant l’industrie des biotechs à Laval sont certes impressionnants. L’industrie fournit 5000 emplois à l’intérieur d’un rayon de trois kilomètres. On y compte près de 130 entreprises en biotechnologie et sciences de la vie et 11 centres de recherche et organisations. Plus de quatre milliards de dollars ont été investis depuis la création de la Cité en 2001, et elle s’étend sur 1 200 000 mètres carrés entièrement voués à la science et à la haute technologie.

Répondre à la croissance

À la Cité de la Biotech, on s’enorgueillit de cette croissance phénoménale. Mais pour répondre à l’enjeu de la croissance que rencontre toute l’industrie de la biotechnologie et des sciences de la vie, il en fallait plus. Et à ce compte, on annonçait en avril 2021 le lancement de la deuxième phase. Le projet porte sur plus de 100 000 mètres carrés d’espace à développer. Moderna devrait en être le premier résidant en 2024, si tout se passe comme prévu.

Cette deuxième phase consiste en une offre de terrains à l’industrie privée afin que les entreprises puissent y bâtir leurs installations.

On a le terrain pour les recevoir, et nous sommes à la recherche de compagnies autant nationales qu’internationales.

Jean-Marc Juteau, commissaire, sciences de la vie, à la Cité de la Biotech

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La Cité de la Biotech, à Laval

Faciliter la venue de PME

Mais un autre enjeu de croissance se situe sur le plan des PME, explique le commissaire. Tout l’espace disponible dans les installations déjà existantes est occupé. Les coûts de construction de ces installations – souvent très sophistiquées – sont très élevés, ce qui les rend souvent inaccessibles aux PME dont les activités se situent pour la plupart au stade de la recherche. « Il nous faut ces installations physiques afin de pouvoir les recevoir, et à cette fin, nous discutons avec des promoteurs immobiliers qui pourraient construire des édifices multi-locatifs permettant d’accueillir ces PME », dit Jean-Marc Juteau.

Bien qu’il s’agisse du plus grand enjeu auquel fait face la Cité de la Biotech de Laval, ce n’est pas le seul. « Un autre tout aussi important est d’attirer les chercheurs de talent et de leur offrir tous les outils nécessaires à leur développement », dit le commissaire. « Et tout cela dans un contexte extrêmement concurrentiel », conclut-il.