Shockform Aéronautique, PME de Boisbriand spécialisée dans le grenaillage, débarque au Salon de Farnborough avec deux nouveaux produits à présenter à l’industrie.

Pour réparer les moteurs d’avion déjà assemblés, Shockform a lancé récemment l’outil de grenaillage Spiker. « Il fonctionne avec des aiguilles au bout rond qu’on utilise pour mettre en compression la surface des pièces qui développent de la fatigue afin de retarder l’apparition de microfissures », explique Brigitte Labelle, présidente de Shockform Aéronautique, attrapée à Boisbriand quelques jours avant son départ pour Farnborough.

La PME, qui investit chaque année pas moins de 20 % de ses ventes en recherche et développement, arrive aussi avec l’E-Strip, un procédé de calibration électronique. « Pour calibrer les machines de grenaillage, on utilise traditionnellement des bandes de métal à usage unique Almen, explique la présidente. Notre outil électronique entraîne donc un gain environnemental important et réduit le temps nécessaire pour calibrer la machine, donc il y a aussi un gain de productivité. »

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Shockform innove dans le domaine du grenaillage.

Nouveaux marchés

Shockform, fondée en 2006, profitera également du Salon de Farnborough pour percer de nouveaux marchés pour le produit avec lequel elle s’est fait connaître, le FlapSpeed. Il utilise de petites billes en boucle fermée, donc qui ne peuvent pas rester coincées dans les engrenages, sur des pièces déjà assemblées.

D’autres entreprises sont spécialisées dans le grenaillage pour les pièces avant l’assemblage : elles sont grenaillées dans de grosses machines où leur surface est compressée par l’envoi d’une multitude de petites billes sur la pièce. Impossible toutefois d’utiliser ces machines une fois l’assemblage fait.

Nos outils sont utilisés par les grands manufacturiers, par exemple, s’ils endommagent la surface d’une pièce au moment de l’assemblage. Ils sont aussi utilisés par les compagnies aériennes qui réparent leurs avions ou par les entreprises spécialisées dans la réparation et la maintenance.

Brigitte Labelle, présidente de Shockform Aéronautique

Croissance mondiale

Shockform, qui a déjà des distributeurs dans une quinzaine de pays, prévoit ouvrir une filiale en France en janvier. « Nous y sommes déjà très présents parce que nous travaillons beaucoup avec Airbus et cela s’accélère », affirme la présidente.

Avec le lancement de ses nouveaux produits et ce nouveau bureau, l’entreprise d’une dizaine d’employés devra embaucher davantage.

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La présence féminine est très discrète dans le domaine.

« Nous sommes une petite équipe très multiculturelle, composée de beaucoup d’ingénieurs, affirme Brigitte Labelle. Environ la moitié des employés ne sont pas originaires du Québec. Nous essayons aussi d’avoir des femmes dans l’entreprise, mais c’est vraiment difficile dans le domaine. »

Elle est d’ailleurs l’une des rares femmes à la tête d’une entreprise en aéronautique. Alors qu’elle a réalisé un baccalauréat en finance, Brigitte Labelle a travaillé pendant ses études en production chez General Motors (GM) et chez Paccar.

« J’ai aussi travaillé dans les services financiers, mais j’étais vraiment plus attirée par la fabrication de produits, affirme-t-elle. J’ai eu la chance d’être embauchée, en pleine crise économique, chez Bell Helicopter en finissant mes études. J’ai eu un coup de cœur pour l’aéronautique. C’est vraiment une passion. »

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Brigitte Labelle, présidente de Shockform, et Sylvain Forgues, directeur technique

Au cours de son parcours dans l’industrie, elle a rencontré son associé, Sylvain Forgues, directeur technique de Shockform Aéronautique. Ils travaillaient sur plusieurs projets ensemble et un jour, il a voulu se lancer en affaires. Elle s’est jointe à l’aventure.