Les entreprises qui analysent leurs procédés et leurs processus ne le font plus seulement pour protéger l’environnement. Elles réfléchissent sur le mode écologie industrielle pour faire mieux que leurs compétiteurs et séduire de nouveaux marchés. Afin de propulser leur élan, Investissement Québec – CRIQ a créé Compétivert. Survol.

Les experts de l’organisation offrent un accompagnement technologique personnalisé, afin de poser un diagnostic de performance environnementale industrielle. Après la collecte d’informations, l’équipe de Compétivert visite l’usine et son environnement. « Ensuite, on analyse les résultats en tenant compte du plan stratégique de chaque entreprise, afin de pondérer nos recommandations, explique Éric Dion, directeur, partenariats et conseils industriels aux entreprises. Puis, on rencontre nos clients pour présenter les différents projets en ordre de priorité, selon la facilité de réalisation, les gains environnementaux et économiques. »

On aurait aussi pu résumer le tout en écrivant que les experts poussent les entreprises à faire mieux avec moins. Que ce soit en consommant moins d’énergie, moins d’eau ou moins de matières premières. En réduisant leurs matières résiduelles (rejets divers et gaz à effet de serre). En diminuant leur nuisance olfactive et sonore. Ou en bonifiant leur image de marque. « Puisque les entreprises et leurs employés sont intéressés par l’environnement, leurs efforts peuvent devenir des outils pour recruter du personnel, améliorer la cohabitation entre les industries et le voisinage ou carrément faire croître les affaires. »

En effet, depuis sa création en mars 2021, Compétivert mise sur la sensibilité environnementale doublée d’un désir de croissance économique.

Être un bon citoyen corporatif peut permettre d’aller chercher de futures parts de marché, car les financiers et les consommateurs s’intéressent beaucoup à ces enjeux.

Éric Dion, directeur, partenariats et conseils industriels aux entreprises chez Investissement Québec

Éric Dion est également persuadé que les entreprises qui lèvent le nez sur l’amélioration de leurs processus vont passer à côté de marchés, d’appels d’offres et d’occasions d’exportation lucratives. Tout cela parce que leurs partenaires sont, eux, plus sensibles aux enjeux environnementaux. « Avec les outils financiers qui couvrent parfois jusqu’à 75 % de nos services, les entreprises n’ont plus tellement de raisons de ne pas aller de l’avant. La question que les gestionnaires doivent se poser est la suivante : est-ce que mon entreprise a les moyens de s’en passer ? Si elles ne font rien, des marchés vont se dérober et les concurrents vont s’en emparer. »

Au-delà des recommandations

Bien qu’il ne puisse révéler les suggestions faites à chaque organisation, M. Dion affirme que les experts de Compétivert collaborent autant avec des multinationales qu’avec de petites entreprises actives dans plusieurs secteurs manufacturiers.

Par exemple, dans le secteur agroalimentaire, des transformateurs sont guidés pour mieux gérer leurs rejets liquides, pour les traiter différemment afin de réduire leur charge organique avant de les envoyer dans les réseaux municipaux, pour respecter ou surpasser les normes en place.

Et pourquoi ne pas valoriser les rejets ? « C’est un exemple purement fictif, mais imaginons un transformateur de carottes pelées. Si on analyse les molécules de bêtacarotène dans les eaux résiduelles, on peut en analyser les volumes et la teneur pour les valoriser. »

Après quelques mois à mieux faire connaître ses services, Compétivert profite de l’effet boule de neige du bouche à oreille. « Il y a plus d’engouement. Des entreprises de toute taille s’intéressent à nos services et se rendent compte des gains qu’on peut leur apporter. »