Il y a quelques années, négocier une ou deux journées de télétravail était souvent difficile pour les employés. La pandémie a cependant montré que c’était efficace, et de nombreuses entreprises en ont fait une norme. Mais comment maintenir l’engagement des troupes à distance ? Voici les trois règles d’or de Diane-Gabrielle Tremblay, professeure à l’École des sciences de l’administration de la TELUQ.

Offrir de la flexibilité

Le télétravail, en soi, est une façon de créer de l’engagement, affirme d’abord Diane-Gabrielle Tremblay. « Pour ceux qui souhaitent travailler à distance, avoir la possibilité de le faire sans avoir à se battre, c’est vraiment un grand avantage », précise celle qui étudie le télétravail depuis plus de 20 ans. Une étude de Statistique Canada réalisée en février 2021 indique d’ailleurs qu’une fois la pandémie terminée, 15 % des nouveaux télétravailleurs préféreraient continuer à travailler à 100 % de chez eux. Pour les autres, 24 % voudraient travailler la plupart du temps de la maison et 41 % viseraient la moitié du temps. Chez ceux qui préfèrent retourner au bureau, 11 % préféreraient y travailler la plupart du temps et 9 % y reviendraient à 100 %.

Créer des occasions de socialiser

Il n’en demeure pas moins que pour plusieurs, le travail est un milieu social. « Bien des gens retrouvent plus que de simples collègues au bureau, mais de réelles amitiés, affirme Mme Tremblay. Et pour eux, l’aspect social manque en ce moment ! Les vidéoconférences ont leurs limites. » Elle suggère donc d’organiser des évènements régulièrement au bureau. Par exemple, une réunion d’équipe suivie d’un lunch ou d’un 5 à 7. « Il ne faut pas faire revenir les gens au bureau pour les asseoir seuls devant leur ordinateur, indique-t-elle. Il faut rendre le milieu de travail attrayant pour leur donner envie de revenir de temps en temps pour maintenir une certaine dynamique collective et favoriser le transfert de connaissances. »

Se distinguer comme employeur

Pour rester attrayant pour la main-d’œuvre, il faut savoir se distinguer comme employeur. « Pour les entreprises qui ont la réputation d’être les meilleurs employeurs dans leur secteur d’activité, par exemple parce qu’ils ont développé des produits ou des services incroyables, ou parce qu’ils sont réputés pour offrir des avantages sociaux fabuleux, il n’y a pas trop d’inquiétudes à avoir », affirme Diane-Gabrielle Tremblay. Mais les plus petits acteurs ont tout intérêt à réfléchir à comment ils veulent se distinguer. « Ils doivent développer leur culture, ajoute-t-elle. Par exemple, ils peuvent miser sur la confiance, alors que plusieurs employeurs sont devenus plus contrôlants avec le télétravail. Ils demandent par exemple des comptes rendus détaillés des tâches réalisées pendant la journée. Or, les gens veulent être encadrés, mais pas contrôlés. Ils veulent des patrons qui leur font confiance. »