Hiver comme été, matin et soir, Andy Woo franchit le pont Jacques-Cartier à vélo, ce qui lui évite de se taper les bouchons de circulation à l’heure de pointe. Entretien avec le directeur de la planification à la société Les Ponts Jacques Cartier et Champlain.

« Ça me prend tout au plus 10 minutes pour la traversée », raconte l’ingénieur civil âgé de 37 ans, qui habite Montréal et dont le bureau est à Longueuil.

Quand il n’est pas à vélo, il travaille sur des « pistes de solution » pour améliorer la fluidité sur les ponts et sur le réseau routier environnant. Et il reconnaît que les embûches liées aux travaux mal planifiés peuvent parfois susciter la grogne chez les automobilistes et les camionneurs…

Il y a un important travail de collaboration et de coordination à maintenir avec nos divers partenaires, dans les villes connectées aux ponts, avec le ministère des Transports [du Québec].

Andy Woo, directeur de la planification à la société Les Ponts Jacques Cartier et Champlain

« Il faut prendre des décisions cohérentes qui tiennent compte des besoins des uns et des autres », ajoute-t-il.

Il fait entre autres allusion aux travaux de réfection du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine et à leurs répercussions sur le débit de circulation sur les voies d’accès.

« Si le tunnel est fermé, il est important que le pont [Jacques-Cartier] reste ouvert ! », convient le directeur, en poste depuis 10 ans après avoir été embauché comme stagiaire, en 2008.

Voir plus loin

Au quotidien, le diplômé de McGill supervise une équipe d’une vingtaine d’ingénieurs et de techniciens dont le rôle consiste à « voir plus loin », à planifier des travaux, voire à repenser certaines façons de faire pour tenir compte des enjeux de mobilité.

Un exemple ?

« Prenez le pont Jacques-Cartier, expose-t-il. Dans un horizon de 10 à 15 ans, on peut s’attendre à ce qu’on procède, en concertation avec la Ville de Longueuil, à des aménagements pour faire plus de place aux piétons et aux cyclistes. Peut-être faudra-t-il éliminer des sorties, réduire les connexions ? Ça fait partie de mes défis. Ces choses-là se planifient. »

De gros travaux à venir

Le jeune directeur ne cache pas que l’entretien d’un pont – comme c’est le cas du vénérable pont Jacques-Cartier, inauguré en mai 1930 – est « un processus en continu ».

Pour faire image, il précise que « rénover un pont de cette ampleur, ce n’est pas comme refaire la salle de bains ».

On avait deviné…

« Ça n’arrête jamais, fait-il valoir. Il y a eu une grosse offensive pour repeindre le pont au début des années 1980. Puis on a remplacé le tablier. C’est un pont qui s’étire sur près de 3 km. Il faut y aller une étape à la fois. »

On prévoit de gros travaux pour au moins les 10 à 20 prochaines années. Il faudra refaire les quatre gros piliers massifs en béton sur la partie illuminée.

Andy Woo, directeur de la planification à la société Les Ponts Jacques Cartier et Champlain

L’autoroute Bonaventure

L’entretien du pont qui relie Montréal à la Rive-Sud n’est pas la seule préoccupation de l’ingénieur civil. Il voit également à ce que ça « roule bien » sur le nouveau pont Samuel-De Champlain, ainsi que sur le pont Honoré-Mercier (qui relie l’arrondissement de LaSalle à la ville de Châteauguay, en passant par Kahnawake).

Il participe par ailleurs au projet de reconstruction de l’autoroute Bonaventure. « Nous sommes propriétaires de la partie contenue entre le pont Samuel-De Champlain et le canal de Lachine, dit-il. Nous voulons intégrer des dimensions urbaines, moins autoroute, plus boulevard, pour une mobilité plus active, avec plus d’espaces verts. »