Curieux de découvrir les dessous du codage en intelligence artificielle ? Jetez un œil à la websérie documentaire Code IA. Vous ferez connaissance avec six étudiants de l’École de technologie supérieure qui essaient de créer un algorithme distinguant le niveau d’alerte d’un message d’urgence publié sur Twitter.

Cette analyse des gazouillis publiés lors d’un accident ou d’une catastrophe naturelle est à la base d’un jeu de données à l’international. « Puisque plusieurs équipes du monde entier s’y attaquent, ça permettait à nos participants de se comparer dans leur processus de six semaines pour trouver leur stratégie », explique Jonathan Chodjaï, directeur général de Cscience Le Lab et cocréateur de la websérie.

Les organisateurs ont formé trois équipes de deux qui devaient proposer une solution basée sur la programmation en intelligence artificielle. « Puisque l’IA est quelque chose qui peut être considéré de beaucoup de façons, on voulait des gens qui offriraient un portrait d’ensemble en fonction de leur parcours scolaire et de leurs expériences de vie », dit-il.

Aspect compétitif

Parmi les profils sélectionnés, on trouve celui d’Ahmed Moubtahij, qui s’est senti interpellé par l’aspect compétitif de ce défi technique. « Dans un contexte scolaire ou en recherche, on se concentre pour produire un prototype ou pour démontrer que notre idée fonctionne, mais ça s’arrête là », souligne-t-il.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Ahmed Moubtahij, participant à la websérie Code IA

En compétition, il faut rendre notre idée performante et tout faire pour avoir une longueur d’avance sur les autres.

Ahmed Moubtahij, participant à la websérie Code IA

Était-ce stressant de se creuser les méninges pour se distinguer devant les caméras ? « Je m’attendais à avoir des appréhensions au début, mais ma stratégie était de me concentrer sur mon interlocuteur et de faire comme si c’était une conversation ordinaire, en oubliant le contexte extérieur, affirme M. Moubtahij. Ça m’a aidé à me calmer les nerfs. »

Outre son partenaire de travail, il s’adressait régulièrement au mentor de la compétition, Roger Vandomme. « On avait des rencontres hebdomadaires avec lui pour lui présenter notre plan de match et notre progression, précise-t-il. Il nous donnait des conseils pour éviter de perdre notre temps, pour nous confirmer de bonnes idées et pour nous suggérer des lectures, sans avantager une équipe ou une autre. »

Pour le grand public

Prenez note que le spécialiste en intelligence artificielle est à des années-lumière d’un animateur de téléréalité bouillant. « Roger est quelqu’un d’extrêmement compétent et bienveillant, dit M. Chodjaï. On ne voulait surtout pas offrir une série agressive ni rabaissante. »

Soutenus par le programme NovaSciences du ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec, les producteurs ont plutôt imaginé une websérie permettant au grand public de se familiariser avec les enjeux pratiques de l’IA appliquée au quotidien.

« L’émission ne présente pas seulement le côté technique de la science et les équations mathématiques de la programmation et du code, elle met aussi en lumière les humains qui compétitionnent : leur personnalité, leurs passions et leur parcours, explique Ahmed Moubtahij. On espère briser les stéréotypes de ce à quoi ressemble un programmeur ou quelqu’un qui travaille en IA. »