À la mi-quarantaine et prévoyant prendre une retraite bien méritée dans 20 ans, comment s’assurer d’accumuler les fonds nécessaires pour réaliser ce projet ? Bien que ce moment puisse sembler très loin actuellement, on se surprend toujours de voir comment le temps passe vite. Conseils d’experts.

Durant cette période d’accumulation, la seule certitude est que les choses vont changer, explique d’entrée de jeu Fabien Major, associé principal, Équipe Major Gestion Privée | Assante. Par exemple, les taux d’intérêt. À certaines époques, les obligations sont un investissement attrayant. À d’autres moments, comme actuellement, beaucoup moins.

Le premier geste à faire est de définir quels seront vos besoins au moment de la retraite, et par la suite, de vérifier à une certaine fréquence si l’objectif est en vue. Le choix des actifs qui composeront le REER en dépendra.

Ce choix de répartition d’actifs doit reposer sur une bonne méthodologie, ajoute Fabien Major. Plusieurs produits comme les placements privés, les placements alternatifs, les fonds de dividendes ou les fonds d’options couvertes, pour ne nommer que ceux-là, permettent d’ajuster le portefeuille à ces conditions changeantes. Être bien conseillé devient alors un atout essentiel.

La place du marché boursier

Actuellement, les actions s’avèrent le meilleur véhicule de croissance du portefeuille, selon Guy Côté, gestionnaire de portefeuilles à la Financière Banque Nationale. Il est fort probable que les actions occupent déjà une place importante dans votre répartition d’actifs.

Et cela pourrait bien le demeurer tout au long du processus d’accumulation en vue de la retraite, car l’idée de revenir vers des placements plus sécuritaires lorsque l’on s’approche de la retraite comporte aussi un risque, soit celui de ne pas atteindre ses objectifs parce que le rendement sur les investissements aura été trop faible.

S’il faut privilégier les actions pour atteindre les objectifs de croissance, il faut toutefois le faire de la bonne façon, explique Guy Côté. « Il importe que les actions détenues dans le REER soient de très bonne qualité de façon à ce qu’aucune d’elles n’occasionne de pertes substantielles, car il ne faut pas oublier que l’investisseur ne pourra pas se prévaloir de la déduction pour pertes en capital. Ce seront des pertes nettes », dit-il.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Guy Côté, gestionnaire de portefeuilles à la Financière Banque Nationale

Il faut donc viser les entreprises ayant une bonne capitalisation, une bonne feuille de route quant à leurs résultats et de préférence versant un bon dividende. Ce sont ces titres qui ont généralement les meilleures performances à long terme. Le REER n’est pas un endroit pour spéculer.

Guy Côté, gestionnaire de portefeuilles à la Financière Banque Nationale

Période de turbulences

Il serait bien étonnant que, sur une période de 20 ans, l’on n’ait pas à vivre de moments de grandes turbulences. « Ce début d’année nous l’a d’ailleurs bien démontré », dit Fabien Major. Depuis trois ans, nombreux sont ceux qui avaient oublié quelle était leur tolérance au risque.

Il faut être prêt à affronter ces situations, et même en profiter, en adaptant au besoin sa répartition d’actifs.

Fabien Major, associé principal, Équipe Major Gestion Privée | Assante

Les reculs importants sont généralement attribuables au fait que les marchés se sont appréciés trop rapidement et qu’ils se sont éloignés de leur rythme de croissance à long terme. « Ils effectuent alors un retour vers la moyenne », dit Guy Côté. « Ce sont généralement durant ces périodes de turbulences que les meilleures opportunités d’acheter des actions de grande qualité à bon prix se présentent », rappelle-t-il.

La tolérance au risque demeure néanmoins un concept très abstrait, selon le gestionnaire de la Financière. « Une bonne tolérance au risque est une attitude qui se développe avec le temps », conclut Guy Côté.