Des bateaux électriques, des navires utilisant des voiles ou des « nageoires de baleine » artificielles, des remorqueurs portuaires consommant moins de carburant. Survol d’innovations vertes issues du transport maritime.

Des bateaux 100 % électriques

Le cabinet d’architectes et d’ingénieurs navals Robert Allan, de Vancouver, a récemment travaillé à la conception de trois types de bateaux de travail (work boats) 100 % électriques. Trois remorqueurs portuaires seront ainsi bientôt utilisés au terminal de gaz naturel liquide (GNL) de Kitimat, en Colombie-Britannique. Il s’agirait d’une première nord-américaine, selon Robert Allan. L’entreprise canadienne a également dessiné une pilotine (pour le transport des pilotes), à la demande de nombreux ports dans le monde. La construction d’un tel bateau serait imminente. Idem pour des bateaux pousseurs destinés à l’Amérique du Sud, notamment pour les barges naviguant sur l’Amazone, l’un des plus longs fleuves du monde.

La marine marchande met les voiles

IMAGE FOURNIE PAR NEOLINE

Neoline travaille à la mise en service d’un voilier cargo transatlantique qui relierait notamment l’Europe et l’Amérique du Nord.

Des porte-conteneurs et des pétroliers utilisant des voiles rigides ou souples pour économiser du carburant ? L’idée fait de plus en plus son chemin chez les armateurs et les constructeurs navals de par le monde. Ce moyen de propulsion plus écologique, dont des voiles photovoltaïques, fait l’objet de tests, particulièrement en France, où deux entreprises s’activent en ce sens. Neoline travaille à la mise en service d’un voilier cargo transatlantique qui relierait notamment l’Europe et l’Amérique du Nord. Le constructeur Alizés, le cabinet d’architectes VPLP et d’autres partenaires planchent quant à eux sur le cargo à propulsion hybride Canopée. La marine marchande serait responsable de 3 % des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle planétaire (contre 2 % pour le secteur de l’aviation).

Des « nageoires de baleine » pour les navires

Une entreprise française, Bluefins, et l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (IFREMER) ont conçu un outil de navigation s’inspirant de la nageoire caudale des baleines. Objectif : réduire la consommation de carburant des navires de la marine marchande. Placé à l’arrière des navires, cet immense dispositif, pouvant atteindre 25 m de long sur 10 m de large, est actionné par les vagues grâce à des bras articulés. Plus la houle est importante, plus elle génère l’énergie nécessaire à l’activation de la nageoire artificielle. Après avoir été testée sur des maquettes, puis des navires de plus petite taille, cette innovation pourrait être commercialisée d’ici 2023, indique Bluefins.

Des remorqueurs moins polluants

La PME OpDAQ, de Rimouski, a mis au point OpFleet, un système de monitorage de la consommation de carburant en temps réel. Destiné aux remorqueurs portuaires, OpFleet permet d’économiser annuellement jusqu’à 40 000 L de diesel par remorqueur. En plus d’avoir développé un algorithme maison, l’entreprise vient de créer son propre torsiomètre afin de mesurer le couple mécanique. « Notre torsiomètre est tellement novateur que notre ancien fournisseur américain va devenir notre distributeur », dit Charles Massicotte, président et fondateur d’OpDAQ. L’OpFleet, déjà utilisé au Québec, fait actuellement son entrée sur le marché américain, où près de 1000 remorqueurs sont actifs dans les Grands Lacs et le golfe du Mexique, de même que sur les côtes Est et Ouest.