Lotfi Reguig est passionné d’aviation depuis qu’il est tout petit. Ingénieur, il décide un jour qu’il en a assez du travail de bureau. À 29 ans, il change de carrière et de pays dans le seul but de réaliser son rêve de jeunesse. Il s’inscrit au programme de montage mécanique en aérospatiale à l’École des métiers de l’aérospatiale de Montréal (EMAM) et adopte le Québec pour de bon.

Pendant un voyage à Montréal en 2012, Lotfi Reguig, à l’époque étudiant en génie, en profite pour visiter l’EMAM. C’est le coup de foudre. Depuis ce jour, il a pour objectif de revenir au Québec afin de poursuivre des études en aérospatiale.

En Algérie, les possibilités sont assez restreintes dans le milieu de l’aéronautique. Le jeune homme réussit tout de même à trouver un emploi comme ingénieur pour une compagnie aérienne. Malgré un mariage heureux et une carrière prometteuse à Alger, il manquait toujours quelque chose au jeune ingénieur pour trouver le réel bonheur. « J’étais tanné de toujours rester dans mon bureau », explique Lotfi Reguig.

Et puis, il y avait tout le package qui allait avec l’EMAM : la ville de Montréal, l’hospitalité des gens, leur bonne humeur, l’été ici qui est super… Ce projet est toujours resté dans ma tête.

Lotfi Reguig

Huit ans plus tard, il convainc sa femme de déménager au Canada. « Ça me coûte 17 000 $ de frais scolaires parce que je suis étranger ! », dit Lotfi en rigolant, en repensant à son investissement. Mais ce n’est pas l’argent qui allait l’arrêter.

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Lotfi Reguig : « J’ai eu la chance d’avoir des gens dans mon entourage qui travaillaient en aviation, mais c’est un secteur qui est vraiment accessible à tous. »

Lotfi Reguig a toujours eu l’aéronautique dans le sang. Petit, il voyait son père rentrer à la maison, vêtu de son uniforme et de son chapeau de chef des agents de bord. Il construisait aussi des avions en Lego. Même sa conjointe travaille aujourd’hui dans le domaine de l’aviation. « J’ai eu la chance d’avoir des gens dans mon entourage qui travaillaient en aviation, mais c’est un secteur qui est vraiment accessible à tous. » Malgré la passion, travailler dans ce domaine demande un réel investissement, selon lui. « Il faut continuellement suivre des formations pour se mettre à jour avec les nouvelles technologies. Mais ça vaut la peine ! », s’exclame-t-il.

Malheureusement pour Lotfi Reguig, la pandémie a frappé le secteur de l’aéronautique au moment où l’Algérien de 31 ans termine ses études. « L’avenir de l’aviation est très flou en ce moment, mais j’ai tendance à croire que ça va redémarrer bientôt. Ça doit reprendre ! »

Le jeune homme, qui compte rester au Québec, reste très optimiste par rapport à l’après-pandémie. « La demande d’embauche sera tellement importante, je pense qu’il n’y aura pas assez de personnel qualifié pour pourvoir tous les postes vacants. » Ce n’est pas un virus qui empêchera ce passionné de réaliser ses rêves.