Potloc, entreprise spécialisée dans les sondages personnalisés sur les réseaux sociaux, a réussi en pleine pandémie à amasser 20 millions de dollars en capital de risque auprès de divers partenaires. De l’argent qui lui servira à poursuivre sa croissance, au développement de sa technologie et à l’embauche de nouveaux employés. Son prochain défi : l’ouverture d’un quatrième bureau à New York.

Pour arriver à ses fins, Potloc a suivi toutes les étapes de la chaîne de financement. « Nous avons commencé en 2014, mais nous avons changé plusieurs fois de modèles d’affaires. Nous avons essayé et échoué à maintes reprises », raconte Rodolphe Barrere, fondateur de l’entreprise.

Ce n’est qu’en 2017 que l’entreprise a pris sa forme actuelle. « Au début, on faisait des sondages dans la rue, mais maintenant, on constitue nos échantillons démographiques par localisation et par centre d’intérêt grâce aux médias sociaux populaires, tels que Facebook, Twitter, LinkedIn ou Instagram. Cela nous permet des résultats précis au répondant près », explique l’homme d’affaires.

Potloc a ainsi réussi à convaincre des investisseurs grâce à son approche très ciblée des gens qu’elle sonde. En 2018, elle a obtenu une première somme de 800 000 $ provenant d’un fonds spécialisé.

On suggère aux entreprises qui sont en démarrage de se tourner vers des fonds spécialisés. Uniquement chez nous, il existe 70 fonds qui couvrent différents stades de développement dans tous les secteurs d’activité. Il faut toutefois bien se connaître afin d’être bien dirigé.

Benoît M. Leroux, directeur principal, fonds d’investissement, à Investissement Québec

Se créer un historique

Durant l’année 2018, Potloc a continué de brasser des affaires. L’entreprise a informé ses partenaires de l’évolution de ses projets. Elle a bâti sa réputation et, en même temps, une relation de confiance s’est établie avec ses partenaires. « Le financement est un processus long et complexe. Dès le départ, il est important de construire son historique. On suit Potloc depuis longtemps, et ce sont des gens très actifs », affirme Benoît M. Leroux.

Potloc a si bien fait les choses qu’elle a reçu un deuxième financement de 2,2 millions, toujours en 2018, en obligations convertibles auprès de CapHorn Invest, Ecofuel, Desjardins Capital et BDC Capital. Le nombre d’employés est passé de 3 à 80, et elle a ouvert des bureaux à Toronto et à Paris.

L’effet COVID-19

Les premiers mois de la pandémie ont occasionné un ralentissement dans le secteur du financement d’entreprise. Depuis l’automne, toutefois, les institutions ont repris la cadence, comme le souligne Alex Laverdière, directeur principal, capital de risque, à Investissement Québec : « Il y a beaucoup d’activités dans le marché. Nos objectifs sont toujours de favoriser les entreprises avec un fort potentiel de croissance, et la pandémie n’a rien changé à cela. »

Potloc fait partie de ce groupe, et suivant l’idée que la meilleure défense est l’attaque, elle lorgne le marché américain en ouvrant un nouveau bureau à New York. « Les États-Unis sont le plus gros marché au monde. La ville était dans nos objectifs, mais la COVID-19 a accéléré nos plans. Nous avons été au bon endroit, au bon moment », croit Rodolphe Barrere.

La chance ne peut expliquer à elle seule le succès de Potloc, d’autres facteurs doivent être pris en compte. « COVID-19 ou non, trois critères sont importants. Il faut un produit innovant, une équipe chevronnée et un grand marché potentiel. Une bonne idée n’est pas suffisante s’il n’y a pas de possibilités de croissance. Potloc est un exemple de ces jeunes entreprises qui ont suivi la recette pour avoir du succès », dit Alex Laverdière.