Bernard St-Denis a été davantage cigale que fourmi. Il dépensait sans compter, et la retraite était la dernière de ses préoccupations. À 45 ans, il a complètement changé d’attitude. Alors qu’il aura 65 ans à la fin de mai, il prendra sa retraite sur-le-champ et il en est très heureux. Il commencera alors à retirer des économies accumulées dans son REER, mais pour faire son budget, il tient à savoir exactement combien d’argent il recevra chaque mois.

Bernard St-Denis a la chance d’avoir le même employeur depuis 25 ans avec qui il a un régime de retraite à prestations déterminées.

« Ce sera mon principal revenu de retraite, mais ce n’est pas suffisant pour payer nos dépenses de base à mon épouse et à moi, précise-t-il. Il faut commencer à sortir nos REER. »

C’est seulement il y a 13 ans que sa conjointe et lui ont commencé à investir dans leur REER après avoir payé leurs dettes et vendu une maison à profit. En plus d’y investir cette somme, ils ont décidé de continuer à garnir mensuellement leur REER en mettant en place des prélèvements automatiques.

À l’époque, le couple s’est procuré une garantie de retraits à vie (GRV). Ces produits sont offerts par des compagnies d’assurance et ils garantissent à la personne qu’elle recevra le même montant mensuel dès le moment où elle prendra sa retraite jusqu’à la fin de ses jours. Advenant de très bonnes performances sur les marchés, le montant garanti peut même augmenter.

« Les GRV peuvent être intéressants pour les gens qui n’ont pas un assez gros montant accumulé dans leur REER et qui risquent de vivre très longtemps, ou encore, pour ceux qui ne veulent pas vivre avec les baisses des marchés », explique Simon Préfontaine, planificateur financier chez Lafond Services Financiers.

Il y a eu une partie de ma vie où je ne me souciais pas de l’argent, je me suis mis dans le trouble quelques fois, mais j’ai eu ma leçon et maintenant, je veux être capable de me faire un budget et de le suivre.

Bernard St-Denis

Des frais de gestion et une certaine rigidité

Le contrepoids de cette sécurité : les frais de gestion à payer. « Ils sont plus élevés que ceux des fonds communs de placement », précise Simon Préfontaine.

Aussi, avec ce montant fixe versé chaque mois, on ne peut pas compter sur ses REER si on veut avoir accès à plus de liquidités une année, par exemple, pour un voyage ou un projet de rénovation.

« On a moins le goût de faire le tour du monde rendu à notre âge, on l’a fait en masse, indique Bernard St-Denis. Mais ma conjointe est travailleuse autonome et elle continue de travailler, alors nous nous payerons des gâteries avec ses revenus. Ce sont nos dépenses de base que nous assurons avec nos revenus de retraite et je trouve rassurant que, comme mon fonds de pension, notre REER nous donnera un montant déterminé par mois. »

Bernard St-Denis, qui se considère très chanceux de ne pas avoir vu ses revenus diminuer en raison de la COVID-19, n’a pas l’intention de changer d’idée par rapport à son choix de GRV.

« Mais contrairement à la rente viagère, précise M. Préfontaine, il est possible de revenir sur sa décision avec les GRV. »