Attendez-vous toujours à la dernière minute pour cotiser à votre REER ou, sans trop y penser, mettez-vous toujours la même somme année après année ? Il y a de fortes chances que vous deviez réviser vos habitudes à cause de la COVID-19. Regard sur ce qui a changé avec Line Moreau, comptable professionnelle agréée (CPA, CMA).

Incontournable planification

Perte d’emploi, prime COVID-19, PCU, retour aux études, augmentation salariale, travail à la maison, séparation, projet de déménagement, etc. : la vie en temps de COVID-19 a changé pour bon nombre de personnes, et son incidence sur les finances n’est pas anodine. « On ne peut pas se contenter de dire : “Je vais mettre 500 $ et je vais recevoir la même déduction d’impôt que l’an dernier.” Il y a trop de choses qui ont changé. Si vous avez reçu 8000 $ de primes COVID-19, il y a de fortes chances que votre palier d’impôt ne soit plus le même et que, par conséquent, vous devriez réviser la somme à investir dans votre REER », explique Line Moreau. Selon elle, le mot d’ordre à retenir cette année est « planification fiscale ».

Votre comptable est-il à jour ?

Afin d’être le plus à jour possible, Line Moreau a suivi plus de 30 heures de formation en fiscalité. La raison ? « Le REER n’a pas changé en lui-même, mais tous les nouveaux programmes ont une incidence fiscale sur les conseils de cotisations que nous allons prodiguer. » Selon elle, plus que jamais cette année, les professionnels de la fiscalité doivent avoir fait leur mise à jour. « Tous les organismes avec lesquels nous avons un lien ont offert une panoplie de webinaires. Osez demander à votre spécialiste quelles sont les formations qu’il a suivies cette année. »

N’attendez pas à la dernière minute

La période normale de cotisation aux REER commence à peine, mais depuis trois semaines, les appels en ce sens ont déjà commencé au bureau de la comptable. Un indice de l’affluence qui s’apprête à déferler dans les bureaux des spécialistes. Pour ne pas être pris au dépourvu, il est important de prendre rendez-vous dès maintenant. « Dans mon cabinet, en raison des règles sanitaires, la prise de rendez-vous est obligatoire, il faut respecter les délais accordés ainsi que le fonctionnement pour le dépôt de documents. Si vous vous réveillez le 28 février, il y a de fortes chances qu’on ne soit pas capable de vous servir adéquatement », explique Line Moreau.

La technologie à la rescousse

Malgré l’obligation du télétravail, Line Moreau n’a pas eu de demandes de la part de ses clients pour utiliser des plateformes vidéo comme Zoom. « Les gens ont encore des réticences et s’inquiètent de la confidentialité de ces outils », explique l’experte. Plus que jamais, la spécialiste se sert du téléphone et de courriels sécurisés. Plusieurs bureaux ont d’ailleurs mis sur pied des portails pour aider leurs clients à transmettre leurs documents. D’autres leur demandent d’envoyer des documents PDF protégés. Pour sa part, Line Moreau envisage d’envoyer des documents électroniques à remplir préalablement. « Le travail à distance est plus exigeant. Pour optimiser notre temps, des outils se développent, mais cela demande à nos clients une connaissance minimale en informatique. » Parmi les grandes « avancées », la possibilité d’accepter la signature électronique. « Il a fallu une pandémie pour que les autorités gouvernementales acceptent finalement cette façon de faire. Comme quoi la COVID-19 n’a pas que du mauvais. »