Laval connaîtra la meilleure croissance économique de la province en 2021, avec un produit intérieur brut (PIB) en croissance de 11,3 %, selon le Mouvement Desjardins. Les différents acteurs économiques de la région n’en sont pas surpris et ils ont de grands plans pour la troisième ville du Québec.

« On a une économie qui est très diversifiée, et ça entraîne une diversification des résiliences, explique Stéphane Boyer, nouveau maire de Laval. On a des secteurs qui ont su capter les occasions de la pandémie : on pense aux secteurs des sciences de la vie, du biopharmaceutique » et des entreprises en technologies.

La ville de Laval a été une des régions les plus touchées en ce qui a trait au nombre de cas de COVID-19, mais l’activité économique s’en est mieux tirée que dans le reste de la province. En 2020, alors que le PIB du Québec reculait de 5,3 %, à Laval il n’a baissé que de 4,2 %.

Les industries les plus touchées par le confinement, comme le tourisme et la culture, occupent une place moins grande à Laval, alors que des secteurs plus épargnés et même favorisés, comme les grossistes en alimentation et les sciences de la vie, y sont plus présents.

« Un des grands moteurs de la reprise a été la consommation des consommateurs, explique Caroline De Guire, PDG de la Chambre de commerce et d’industrie de Laval. Les gens avaient fait une grande épargne. La reprise passait aussi par la construction. Les gens ont décidé de rénover. »

Caroline De Guire croit que la collaboration entre les acteurs du privé et du public pendant les mois de pandémie a permis de relancer l’économie plus rapidement. Le maire, qui était responsable des dossiers économiques avant les dernières élections, considère pour sa part qu’une des clés du succès a été d’agir là où la Ville avait des pouvoirs d’action immédiate.

Par exemple, comme elle ne peut contrôler l’afflux d’immigrants sur son territoire, l’administration a mis en place un programme de subvention à l’automatisation et à la robotisation des entreprises pour les aider à combattre la pénurie de main-d’œuvre.

« Mettre Laval sur la map »

Si 2021 dépasse les attentes, les décideurs s’attendent à ce que la tendance à la croissance se maintienne pour 2022, et les chantiers sont nombreux.

À la Chambre de commerce, on mise sur la création de commerces de proximité et sur l’économie circulaire.

Si on veut créer la prochaine rue Fleury, la prochaine destination, il faut avoir une identité propre.

Caroline De Guire, PDG de la Chambre de commerce et d’industrie de Laval

Elle explique que la création de milieux de vie de qualité sera primordiale pour les employeurs de Laval, y compris dans les secteurs industriels, pour les aider à retenir leur main-d’œuvre.

Le contexte actuel favorise l’idée de l’économie circulaire et le raccourcissement des chaînes d’approvisionnement. Si l’achat local est encore vu comme un coût additionnel à court terme, les perturbations mondiales actuelles pourraient bien faire en sorte que l’approvisionnement à proximité devienne rapidement plus intéressant.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Stéphane Boyer, nouveau maire de Laval, a de grandes ambitions pour sa ville.

Le Brooklyn de Montréal

À la mairie, les décideurs veulent que Laval se dote d’une identité plus forte que celle qu’elle a maintenant. En campagne, Stéphane Boyer a parlé de faire de Laval le Brooklyn de Montréal.

Laval veut se doter d’un programme de promotion du territoire. « On veut connecter les gens avec les entreprises en recherche et les aider à trouver un logement, explique le maire Stéphane Boyer. On veut aussi faciliter l’accès à la propriété pour les jeunes familles et faciliter la construction de logements à Laval et dans le reste du Québec. »

Le maire souhaite également profiter de l’espace disponible à Laval pour répondre aux besoins criants de locaux industriels dans la grande région de Montréal en réduisant les délais d’attribution de permis.

« Laval a de très belles années devant elle au niveau du développement économique, croit le jeune maire. Tous les indicateurs sont au vert. On a beaucoup de terrains qui ne sont pas développés, les finances de la Ville sont au vert. Tout est là pour que, dans les années à venir à Laval, il y ait une forte croissance économique. »