Comme pour la plupart des secteurs industriels au Québec, la pandémie de COVID-19 n’a pas épargné le secteur minier. Selon un rapport de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) dont les résultats proviennent de l’Enquête annuelle de l’investissement minier, les dépenses totales d’investissement dans le secteur ont diminué de 5,3 % en 2020. Mais selon les intentions exprimées par les entreprises, on prévoit une forte reprise en 2021. État de la situation.

Diminution et répartition des investissements en 2020

Les dépenses d’investissement dans le secteur minier québécois en 2020 ont totalisé 2,8 milliards de dollars, soit une diminution de 5,3 % comparativement à l’année précédente. Environ 80 % de ces dépenses, soit un total de 2,3 milliards de dollars, ont été faites dans les complexes miniers à des fins d’immobilisation (31 %), d’aménagement (28 %) et de réparation et entretien (21 %). L’ensemble de ces dépenses accusait un recul comparativement à 2019. Mais le reste, soit 534 millions, était affecté à l’exploration et à la mise en valeur des gîtes minéraux, et ces dépenses affichaient quant à elles une hausse de 6,1 % par rapport à l’année précédente.

Une hausse considérable en 2021

Les différentes entreprises du secteur minier québécois ont révélé des intentions d’investissement à la hausse de 47,6 % en 2021. Bien que le chiffre puisse paraître élevé, certains facteurs le justifient, explique Louis Madore, analyste minier à l’ISQ. Le fait que plusieurs projets mis de côté dans le cadre de la pandémie en 2020 allaient être relancés en 2021 est certainement l’un de ces facteurs. Pour atteindre ce niveau de reprise, il faudra toutefois que tout fonctionne à merveille, selon lui. « Mais le message est clair, l’investisseur est bien présent », dit-il.

Répartition géographique

Les trois plus importantes régions minières de la province ont reçu plus de 90 % des dépenses en investissement en 2020, soit l’Abitibi-Témiscamingue (39 %), le Nord-du-Québec (32 %) et la Côte-Nord (20 %). Pour les régions de l’Abitibi-Témiscamingue et de la Côte-Nord, il s’agissait de hausses respectives de 16,8 % et de 2,0 %. Quant à la région du Nord-du-Québec, on note que ces dépenses d’investissement constituaient un recul de plus de 25 %.

Exploration et mise en valeur

Il convient toutefois de se réjouir que, malgré un contexte difficile causé par la crise sanitaire, les dépenses d’investissement pour l’exploration et la mise en valeur de gîtes minéraux aient augmenté de 6,1 % en 2020 et se soient chiffrées à 534 millions. Selon l’ISQ, ce résultat témoigne de l’intérêt des sociétés pour le potentiel minier du Québec. Le rapport de l’organisme souligne que les deux tiers de ces dépenses ont été faits par des sociétés d’exploration minière, alors que les sociétés exploitantes ont été responsables de l’autre tiers des dépenses.

L’or toujours au premier plan

Comme c’est habituellement le cas, les substances les plus recherchées dans le sol québécois ont été les métaux précieux, dont principalement l’or. Ils ont accaparé 83,5 % des dépenses d’investissement pour des travaux d’exploration et de mise en valeur, pour un total de 446 millions. Les métaux usuels ont quant à eux reçu 40 millions en dépenses d’investissement, et les autres métaux tels le fer, le titane et le vanadium, 28 millions.