Le gouvernement du Québec souligne annuellement le travail des entreprises privées et des organismes publics avec les Prix performance Québec. Les lauréats 2021 se démarquent particulièrement par leur créativité, leur innovation et surtout leur faculté à s’adapter sans cesse dans une période des plus troubles.

« Très créatives, très polyvalentes et extrêmement innovantes. » C’est en ces mots que Maysa Habelrih décrit les gagnants 2021 des Prix performance Québec, la plus haute distinction remise annuellement par le premier ministre du Québec aux entreprises privées et aux organismes publics les plus performants.

« Ces PME n’ont pas peur de se remettre en question et de faire émerger de nouvelles pratiques », ajoute la présidente-directrice générale du Mouvement québécois de la qualité, l’organisme qui gère ces prix avec le ministère de l’Économie et de l’Innovation.

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Maysa Habelrih, présidente-directrice générale du Mouvement québécois de la qualité

La cohorte de cette année, qui regroupe une dizaine d’entreprises, compte surtout des entreprises de petite taille. Selon Maysa Habelrih, celles-ci ont instauré des pratiques qui étaient auparavant adoptées davantage par les grands acteurs. « On pense par exemple à la PME qui a accéléré son virage numérique ou à celle qui s’est dotée de processus rigoureux et performants, mais qui continue à mobiliser son monde avec des valeurs humaines ou une approche familiale », illustre-t-elle.

Selon le professeur Jean-François Péloquin, qui enseigne notamment les principes derrière les Prix performance Québec à l’ESG UQAM, les entreprises lauréates sont dans une classe à part. « Très peu d’organisations arrivent à obtenir de telles performances dans l’ensemble de leurs activités, estime-t-il. Elles comprennent l’importance de l’innovation non seulement dans leurs produits et services, mais aussi dans leurs pratiques d’affaires, leurs processus opérationnels et leurs processus de gestion. »

Des défis à relever

Pandémie oblige, l’édition 2021 regroupe des championnes de l’adaptation. La crise a en effet poussé les sociétés à innover encore plus et à faire preuve d’agilité. « À la base, ces entreprises ont de bonnes pratiques de gestion et elles visent l’excellence. Elles revoient et optimisent aussi leurs processus encore et encore », souligne Maysa Habelrih.

La pénurie de main-d’œuvre n’épargne pas ces employeurs, qui doivent dénicher de nouveaux talents et fidéliser leur personnel tout en demeurant productifs. Jean-François Péloquin, lui, croit que le problème devrait peut-être être abordé autrement.

Si, au lieu de se questionner sur la façon de trouver de nouveaux employés, on se demandait plutôt comment modifier son modèle d’affaires pour performer, ça amènerait une nouvelle approche de solutions créatives. C’est ce qu’ont fait hier les entreprises aujourd’hui performantes comme Amazon, Apple ou Hydro-Québec.

Jean-François Péloquin, professeur à l’ESG UQAM

Les entreprises, tous domaines confondus, doivent en outre faire face aux défis liés aux chaînes d’approvisionnement et au manque d’outils disponibles pour la mise en œuvre de plans stratégique et numérique.

Créer les tendances

ValkarTech a bien compris l’importance de l’innovation pour tirer son épingle du jeu. C’est ce qui explique pourquoi le bureau de services-conseils en hygiène du bâtiment a remporté un Prix performance Québec, selon son PDG. « On essaie toujours d’être innovateurs. On ne veut pas suivre les tendances, on veut les créer », soutient Serge Rioux.

La firme a par exemple embauché il y a deux ans quatre programmeurs pour prendre le virage numérique et mettre en place le principe d’immeuble intelligent. Elle a aussi adopté la robotique et d’autres solutions technologiques avant ses concurrents. « C’est stimulant pour notre équipe de voir qu’on est au-devant de la vague », croit le dirigeant.

« C’est un peu comme Star Trek, lance Serge Rioux en parlant de ses innovations. Aussitôt qu’un café tombe par terre, ça le détecte et ça envoie un appel à l’entreprise d’entretien ménager pour l’aviser qu’il y a un dégât. »

La pénurie n’est par ailleurs pas un défi chez ValkarTech. L’entreprise recrute des employés qu’elle accompagne et forme ensuite à l’interne. Depuis la pandémie, toute l’équipe se réunit chaque semaine par vidéoconférence pour faire partager les bons coups et annoncer les nouveaux contrats.

En six ans d’existence, la PME a réussi à attirer des clients d’envergure, comme l’aéroport de Montréal, l’armée canadienne ou la SAQ.