Une PME montréalaise veut chambouler le milieu de la construction avec son projecteur laser qui permet de visualiser le plan de construction directement sur le sol d’un chantier.

Développé par l’entreprise Mechasys, le système de projection FramR permet d’accélérer le processus de la pose des murs sur les grands chantiers de construction en projetant des lignes laser directement sur le sol. Les charpentiers n’ont plus qu’à tracer leurs lignes le long des lasers et n’ont plus besoin dès lors de traduire un plan papier ou en version PDF.

« Ça permet de créer un “super-charpentier”, explique Christophe Roy, directeur du marketing de Mechasys. Ça ne remplace pas la personne, mais ça l’aide à faire beaucoup plus et simplifier son travail. »

Décupler la productivité

Dans des conditions contrôlées, les tests menés par l’entreprise montrent une productivité multipliée par 10 lors du traçage, l’étape cruciale qui précède la pose des murs, de la plomberie, de l’électricité et la ventilation.

« C’est toujours la personne la plus expérimentée qui fait ça, et donc quelqu’un qui est payé très cher, poursuit M. Roy. Nous, on veut que cette personne-là puisse faire le plus de travail possible. »

PHOTO FOURNIE PAR MECHASYS

Le projecteur a été utilisé entre autres dans la construction de projets de condos à Mirabel et à Mascouche, ainsi que sur le chantier du nouveau pavillon de HEC Montréal au centre-ville.

L’entrepreneur doit avoir des plans de son chantier en format AutoCAD pour les importer dans le système de projection. Le positionnement de la machine prend environ cinq minutes et peut projeter ses lasers à 360 degrés dans un rayon de 10 m.

Mechasys a été fondée à Montréal en 2018 par trois anciens étudiants en génie de l’École de technologie supérieure, William St-Pierre, Jonathan Lefebvre et Charles Ha. Après avoir été incubée au Centech, elle s’est établie depuis un an dans de nouveaux bureaux dans le secteur Chabanel.

« La R&D est faite ici, la majorité des pièces est faite ici et l’assemblage est fait ici, c’est vraiment un produit local », dit M. Roy.

Les trois ingénieurs avaient d’abord en tête de produire des murs préfabriqués avant de se faire rabrouer par des clients potentiels qui leur ont dit qu’ils avaient davantage besoin d’un système plus précis de mesure au sol.

Si le prototype du projecteur est apparu rapidement, son développement se raffine encore, en collaboration avec des clients fidèles, près de trois ans plus tard. Le projecteur a été utilisé entre autres dans la construction de projets de condos à Mirabel et à Mascouche, ainsi que sur le chantier du nouveau pavillon de HEC Montréal au centre-ville.

Croissance en vue

PHOTO FOURNIE PAR MECHASYS

Pour le moment, le projecteur intéresse surtout de grandes entreprises qui utilisent déjà des plans numériques pour leurs chantiers.

Le système FramR n’en est qu’à ses débuts et l’entreprise montréalaise de 18 employés cherche toujours à élargir son champ d’action.

On peut projeter n’importe quoi. Les systèmes intérieurs, c’est une première étape et un marché qu’on peut servir assez rapidement. Après ça, on peut projeter au plafond, on peut projeter la ventilation, l’électricité ou le carrelage au plancher. C’est illimité, les possibilités qu’on a avec ça.

Christophe Roy, directeur du marketing de Mechasys

Pour le moment, le projecteur intéresse surtout de grandes entreprises qui utilisent déjà des plans numériques pour leurs chantiers. Les quatre machines FramR sont offertes à l’achat ou en location, avec ou sans employé de Mechasys pour les opérer.

Si la majorité des clients de Mechasys sont québécois, l’entreprise est déjà présente sur le marché des États-Unis et du Japon, où la numérisation des plans de construction est plus avancée qu’ici.