Les nouvelles technologies prennent de plus en plus de place dans les programmes universitaires. Cybersécurité et réflexion sur les enjeux technologiques figurent parmi les nouvelles offres. À cela s’ajoute un autre enjeu d’actualité, la considération des droits des victimes. Survol de trois nouveaux programmes offerts dans les universités montréalaises francophones.

Trois nouveaux programmes en cybersécurité

Presque 80 % des étudiants inscrits à un certificat à Polytechnique Montréal le sont dans un des programmes en cybersécurité. Depuis cet automne, l’université a ajouté trois nouveaux certificats dans ce domaine : internet industriel des objets, analyse et cybersécurité opérationnelle ainsi qu’architecture et gestion de la cybersécurité. Offerts de soir à distance ou de façon asynchrone, à temps plein ou temps partiel, ces cours s’adressent autant à des gens en emploi qu’aux diplômés collégiaux. En réalisant les trois programmes de 30 crédits, les étudiants peuvent se qualifier pour l’obtention d’un baccalauréat par cumul. « Nous avons maintenant six programmes dans ce domaine, dont un est offert en anglais. Pour ceux qui ne sont pas au même niveau que les autres, nous avons prévu un cours de mise à niveau. Ce sont vraiment des programmes qui répondent aux besoins du marché et nos enseignants sont des professionnels qui œuvrent dans ce secteur », résume Virginie Vendange, directrice aux programmes de certificat-formation continue. Preuve que ces nouveautés ont provoqué un engouement, l’établissement a noté une augmentation de 11 % de ses inscriptions pour ces certificats.

Refonte du baccalauréat en communication

Les médias numériques ont de plus en plus d’impacts sur la société et leur évolution est très rapide. Pour réfléchir à ces sujets, l’Université du Québec à Montréal (UQAM), qui célèbre les 10 ans de son programme Médias numériques, a procédé à une refonte du programme pour se coller encore plus aux réalités d’aujourd’hui. « L’émergence du Big Data, de la baladodiffusion et des algorithmes, entre autres, nous ont forcés à revoir l’identité du programme », explique André Mondoux, directeur du programme. Depuis cet automne, les étudiants de dernière année ont la possibilité de suivre trois profils distincts : jeux vidéo, médias numériques et intelligence artificielle. Parmi les nouveaux cours : langage algorithmique, pratiques rédactionnelles en contexte numérique et sur les données, sécurité et vie privée. « On ne forme pas des programmeurs, mais des penseurs amenés à comprendre des enjeux sociétaux, et c’est le seul programme au Québec qui a ce rôle », souligne le directeur. Ce changement permet aussi à l’université d’augmenter le nombre d’étudiants admissibles, puisque chaque profil a une capacité de 30 personnes au lieu de 60 au total précédemment.

Nouveau programme axé sur les victimes

Depuis cet automne, l’École de criminologie de l’Université de Montréal offre un microprogramme de deuxième cycle ayant pour nom Justice et victimes. Cette formation interdisciplinaire constitue une première au Canada. Elle a été mise sur pied parce que la consécration des droits pour les victimes a créé une nouvelle réalité. Ainsi, ceux qui travaillent avec les victimes de crimes sur notre territoire ou ailleurs dans le monde doivent, de plus en plus, comprendre les besoins et les droits des victimes. Cette formation s’adresse aux personnes sur le marché du travail en criminologie, en droit, en sciences sociales ou dans un domaine connexe et qui désirent travailler auprès des victimes lors de l’accompagnement à la cour ou qui désirent parfaire leurs connaissances en matière de justice. La formation permettra d’acquérir des connaissances de pointe sur les attentes, les besoins et la situation des victimes dans le cadre de l’ensemble du processus pénal. Parmi les thèmes abordés : les perspectives en victimologie, les fondements de la pratique clinique auprès des victimes, la justice réparatrice, la justice transitionnelle ou les liens entre justice et ethnicité.