Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, tout le monde est prêt pour l’après-pandémie. Depuis un an et demi, les rénovations et les investissements se sont multipliés dans les établissements hôteliers, qui n’attendent plus que le signal des autorités pour accueillir la clientèle d’affaires.

Anne-Marie Boudreault, directrice générale de l’Association hôtellerie Saguenay–Lac-Saint-Jean, n’en revient toujours pas de la mobilisation, du partage d’informations et de la synergie entre les quelque 30 établissements hôteliers de son organisme depuis le début de la pandémie.

Cela dit, elle est consciente que la pente sera difficile à remonter pour les hôtels et les centres des congrès, dont certains sont passés de 100 à 3 employés au plus fort de la crise.

« Ça va être long avant de rattraper les pertes, croit Mme Boudreault, mais on sent qu’il commence à y avoir de l’espoir. Le téléphone a recommencé à sonner chez nos membres. Tout le monde est prêt. »

Selon elle, les hôteliers ont investi quelques millions de dollars en vue de la reprise, tant dans leurs salles de réunion que dans leurs chambres et leurs installations sportives.

Grand investissement au Groupe Hôtel Chicoutimi

PHOTO FOURNIE PAR LE GROUPE HÔTEL CHICOUTIMI

La piscine intérieure de l’Auberge des îles, à Saint-Gédéon

Éric Larouche, propriétaire du Groupe Hôtel Chicoutimi, investira à terme près de 17 millions dans ses trois établissements de la région. La part du lion va à l’Auberge des îles, à Saint-Gédéon, où 40 appartements en copropriété de même qu’une piscine intérieure ont nécessité un investissement frôlant les 12 millions.

On veut plus que jamais répondre aux besoins de la clientèle d’affaires. On a transformé nos chambres en espaces hybrides. De jour, ce sont des salons d’affaires avec espace cuisinette. Le soir, grâce à des lits qui descendent du plafond ou cachés dans les murs, ça devient une suite.

Éric Larouche, propriétaire du Groupe Hôtel Chicoutimi

La pandémie a forcé l’entrepreneur à réfléchir à son avenir d’hôtelier. « Je me suis demandé comment tirer profit de nos espaces 24 heures sur 24, dit-il. Louer une chambre à un client d’affaires de jour, c’est difficile. Mais en cachant les lits, ça change tout. On peut maintenant offrir des occasions de télétravail dans un contexte de vacances. Ça peut servir de récompenses pour les cadres et les employés. »

Espoir à l’hôtel Delta Saguenay

À l’Hôtel Delta Saguenay par Marriott et Centre des congrès, on entrevoit également l’avenir avec beaucoup d’optimisme. Si les autorités sanitaires le permettent, un congrès y sera tenu cet automne. Autre signe qui ne ment pas : les réservations pour les partys de Noël se multiplient.

« En fait, notre calendrier est rempli pour 2022 et 2023. Ce sont tous des évènements qui devaient avoir lieu avant et qui ont été remis à plus tard. Et à l’été 2021, notre taux d’occupation en villégiature a dépassé les 89 % », s’enthousiasme Olivier Fortin-Tremblay, directeur général.

À l’instar des autres hôteliers désireux de faire la part belle à la clientèle d’affaires, l’établissement de Jonquière a profité de la pandémie pour ajouter une nouvelle annexe comprenant une piscine intérieure, un sauna et une salle de conditionnement physique.

Comme le rappelle Lysane Fortin, conseillère en communication et marketing au Bureau des congrès Lac-Saint-Jean, en dépit de l’enthousiasme, un problème de taille demeure pour assurer une reprise durable : le manque de main-d’œuvre, qui touche toute l’industrie hôtelière québécoise.