« Tout s’est arrêté d’un coup sec [en mars 2020] », soupire Daniel Rioux, coordonnateur au tourisme à Innovation et développement économique de Trois-Rivières. À ce moment-là, précise-t-il, le tourisme d’affaires était « sur une belle lancée » dans cette ville de la Mauricie où on fonde beaucoup d’espoir pour la reprise.

Daniel Rioux rappelle que le Centre d’évènements et de congrès interactifs de Trois-Rivières (CECI), où se trouve l’hôtel Delta, venait d’être rénové à grands frais, au terme de travaux de plus de 50 millions.

« On venait de connaître une année record, évoque-t-il. On se dirigeait vers une deuxième année consécutive avec des chiffres inégalés. »

Remettre la roue en marche

En ce début d’automne, Daniel Rioux dit avoir de bonnes raisons d’espérer une reprise des activités, une étape à la fois.

« Depuis un peu plus de deux mois, justifie-t-il, on sent que la confiance est revenue. »

Il va jusqu’à prédire que Trois-Rivières, une « destination prisée » par les touristes d’affaires, peut aspirer à faire partie du top 5 au palmarès des plus grandes villes de congrès au Québec « d’ici deux à trois ans ».

Mais les défis demeurent nombreux, comme l’indique Élisabeth Dauphinais, directrice, ventes et marketing, à l’hôtel Delta Trois-Rivières.

On suit la situation [pandémique] de près. On sait tous que les choses peuvent évoluer rapidement, dans un sens ou dans l’autre.

Élisabeth Dauphinais, directrice, ventes et marketing, au Delta Trois-Rivières

À preuve : des organisateurs ont récemment annulé des évènements qui devaient avoir lieu au cours des prochains mois.

« Certains d’entre eux ont dit préférer attendre encore un peu, le temps que la situation sanitaire se stabilise », relève-t-elle.

Il y a aussi le défi de la main-d’œuvre. « Il faut trouver du personnel, à la cuisine, pour faire le ménage dans les chambres, expose-t-elle. On fait des efforts pour régler ce problème. »

Ailleurs en Mauricie

Bien que le marché des réunions d’affaires soit concentré à Trois-Rivières et à Shawinigan, dans une moindre mesure, il est bon de rappeler qu’en dehors de ces grands centres urbains, hôteliers et aubergistes parviennent à tirer leur épingle du jeu en misant sur une approche « nature » pour attirer leur clientèle.

C’est le cas de l’hôtel Le Baluchon Éco-villégiature, dans la municipalité de Saint-Paulin. « On vient ici pour travailler et se divertir, profiter des grands espaces », souligne Émilie Gélinas, directrice du marketing, qui rappelle que Le Baluchon dispose d’un territoire naturel protégé de 25 km2.

« Il y a un réel engouement pour cette formule, observe-t-elle. Et davantage depuis la pandémie. Les gens d’affaires nous disent ressentir le besoin de se réunir dans un environnement où règne le calme. »

Elle convient que la dernière année a été « une année difficile ». Et malgré un vent de reprise, l’hôtel doit respecter les mesures sanitaires mises en place pour la tenue d’évènements d’affaires.

« On pouvait réunir plus de 200 personnes dans la plus grande salle, dit-elle. Là, c’est un maximum de 100 personnes. »

Resserrer les liens

À la Pourvoirie du lac Blanc, à Saint-Alexis-des-Monts, le directeur des ventes Daniel Grenier se réjouit de voir des entreprises réserver des chambres pour « trois ou quatre nuitées », question de « resserrer les liens » entre les employés et les membres de la direction.

« On a des groupes de 10 à 50 personnes, calcule le directeur de l’auberge. Ces gens-là viennent pour des réunions, en profitent pour taquiner le poisson, tirer au pigeon d’argile, faire des activités physiques, discuter autour d’un barbecue. On jumelle les réunions et les activités sportives, en fonction des besoins de chacun. »

Il s’attend à ce que le marché « affaires » de l’auberge, avec une certaine forme de normalité, continue sa progression au cours des prochaines années.