Fabriquer des avions plus légers et moins énergivores pour tenir compte des nouvelles obligations environnementales : voilà le défi qui attend les avionneurs au cours de la prochaine décennie. « Ça fait partie de notre mission, concevoir et designer des avions plus verts à l’aide de nos [puissants] logiciels », souligne Marc Lafontaine, vice-président de Maya HTT. Incursion dans le futur.

Il ajoute : « Chaque fois qu’on allège le poids d’un avion, sans affaiblir sa structure, on contribue à le faire voler sur de plus longues distances avec le même réservoir d’essence. C’est significatif. »

On comprendra que l’entreprise technologique de 250 employés – « pour la plupart des ingénieurs possédant des maîtrises et des doctorats » – est sensible aux changements qui s’opèrent au sein de l’industrie aérospatiale, frappée de plein fouet par la pandémie au cours de la dernière année.

« Un avion, concède le vice-président, ça coûte très cher à développer. Et il faut savoir innover pour le rendre plus performant. »

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Marc Lafontaine

Avec nos logiciels, on part de l’idée, on développe un concept, on fait l’ingénierie, on assiste à la fabrication, puis on aide à poser des diagnostics [sur l’avion] quand il est en opération. Nos interventions portent sur tout le cycle de vie de l’appareil.

Marc Lafontaine, vice-président de Maya HTT

Il fait valoir que les logiciels – et les jumeaux numériques  – permettent de reproduire un avion le plus fidèlement possible et de valider ses performances avant même sa fabrication. « Nous pouvons [également] le rendre plus stable, plus confortable pour les passagers », ajoute-t-il.

Tout est une question de microdétails, convient le vice-président, quand il s’agit de concevoir un avion qui sera plus aérodynamique, moins bruyant, avec une meilleure circulation de l’air ambiant pour éviter la propagation de contaminants, considérant les enjeux sanitaires auxquels sont désormais confrontées les sociétés aériennes.

IMAGE FOURNIE PAR MAYA HTT

Maya HTT est une firme spécialisée dans les simulations en ingénierie.

Les avions « électriques »

Par ailleurs, Marc Lafontaine ne cache pas que les ingénieurs de la firme Maya HTT seront de plus en plus appelés, au cours des prochaines années, à concevoir des logiciels pour des avions… électriques.

« On peut penser que la prochaine génération d’avions urbains, des avions-taxis, sera électrique », estime-t-il.

Il parle d’un « mouvement significatif », englobant les drones à usages multiples, notamment la livraison de doses de vaccins dans des régions éloignées du globe, difficiles d’accès, qui sera à suivre de très près.

« On évalue [les avancées technologiques] avec beaucoup d’intérêt, toujours dans un esprit de développement durable », indique le vice-président de l’entreprise fondée en 1983.

Dans un tel contexte, il convient qu’il faut « faire avancer la recherche », travailler de concert avec les chercheurs universitaires, collaborer avec les dirigeants de PME faisant partie de la filière.

À nos débuts, nous avons fait notre marque dans le domaine spatial, en haut de la stratosphère, pour designer des satellites. Cette expertise nous a permis de nous déployer dans d’autres créneaux, l’aéronautique et l’aérospatiale, ainsi que dans le transport terrestre et les véhicules électriques.

Marc Lafontaine, vice-président de Maya HTT

En forte croissance

Étonnamment, la crise qui secoue depuis plus d’un an les compagnies aériennes à travers le monde n’a encore eu aucun impact sur la bonne marche des activités de l’entreprise, qui a ses bureaux à l’ouest du centre-ville.

« Au contraire, nous sommes en forte croissance, assure Marc Lafontaine. On embauche, on attire de nombreux talents, même en temps de COVID-19. »

Or, pandémie oblige, tout le travail se fait à distance depuis mars 2020.

« On s’est adaptés comme tout le monde, signale Marc Lafontaine. Notre travail [sur ordinateur] nous le permet. »