La rénovation est devenue une activité prisée en ces temps de confinement obligé. Mais pour avoir une nouvelle cuisine, la facture peut rapidement atteindre plusieurs dizaines de milliers de dollars. Deux experts expliquent comment le compte d’épargne libre d’impôt (CELI) peut aider à réaliser ce type de projet dans un horizon de trois ou quatre ans. Recette en quatre points.

Récupérer les droits de cotisation non utilisés

Comme son nom l’indique, le grand avantage du CELI est que tous les revenus de placement qui y sont gagnés ne sont pas imposables. « La bonne nouvelle, c’est qu’on peut récupérer tous les droits de cotisation non utilisés depuis l’année de création du CELI, soit 2009 », indique Brigitte Felx, planificatrice financière chez RBC. Ainsi, en 2021, c’est 75 500 $ que chacun a au total comme droits de cotisation. Pas de risque, donc, de manquer de place dans son CELI pour épargner pour sa nouvelle cuisine !

Pas d’impact sur le revenu imposable

Le CELI, c’est le compte enregistré le plus simple à utiliser, évalue Pierre-Eric Lebel, planificateur financier à la Banque Nationale. « Retirer des sommes dans son CELI ne viendra pas affecter son revenu imposable, contrairement au REER. Il faut penser aussi qu’une hausse du revenu imposable risque d’affecter ses subventions gouvernementales qui sont ajustées en fonction de son revenu, comme les allocations familiales. Aussi, avec le REER, on ne retrouve pas ses droits de cotisation lorsqu’on fait des retraits, contrairement au CELI, qui les redonne le 1er janvier suivant. Le CELI présente donc des avantages importants pour un projet à réaliser à moyen terme. »

Mettre en place une stratégie réaliste

Pour concrétiser son projet, il faut aller chercher des soumissions pour savoir combien coûtera sa cuisine. Ensuite, on a seulement à diviser ce montant par le nombre de mois qu’on a devant soi pour épargner. « Si ce n’est pas réaliste en regardant son budget, on peut aussi décider de se donner plus de temps pour épargner, affirme Brigitte Felx. L’idéal est ensuite de mettre en place des prélèvements automatiques bimensuels ou mensuels. Tranquillement, une belle somme s’accumulera. On pourra ensuite facilement y retirer les sommes dont on a besoin pour payer ses fournisseurs pendant que le reste continuera à profiter. »

Choisir ses types de placement

Pour choisir ses types de placement à l’intérieur de son CELI, il faut toujours prendre le temps de regarder son profil d’investisseur et son horizon de placement. « Quelqu’un qui ne tolère pas la moindre fluctuation doit aller vers des produits garantis, affirme Pierre-Eric Lebel. Mais même quelqu’un avec une haute tolérance au risque devra investir plus prudemment puisque son projet se réalisera dans trois ou quatre ans seulement. Il ne voudrait pas devoir vendre des actifs lors d’un creux de vague sur les marchés. Il pourrait toutefois aller vers un portefeuille diversifié avec au moins 60 % de revenus fixes. »