L’école privée, au secondaire et parfois même au primaire, est alléchante pour bien des parents. Or, si plusieurs épargnent avec le régime enregistré d’épargne-études (REEE), ils pourront utiliser ces sommes seulement lorsque leurs enfants seront aux études postsecondaires. Ils doivent donc penser à épargner ailleurs pour l’école primaire et secondaire. C’est ce que fait Marie-Julie Bacon pour ses quatre enfants. Pour y arriver, elle a choisi le compte d’épargne libre d’impôt (CELI).

Les droits de scolarité pour l’école privée lui coûteront pour chaque enfant environ 4000 $ par année pendant 12 ans, puisqu’elle les envoie au privé dès la maternelle.

« Heureusement, dès que j’ai eu mon premier enfant, alors que je n’avais aucune idée que j’en aurais quatre, j’ai commencé à économiser en prévision de l’école privée », indique celle dont les enfants ont entre 2 et 8 ans.

Avec une facture d’environ 48 000 $ par enfant pour l’école primaire et secondaire, c’est une grosse décision à prendre pour des parents.

Moi, j’ai été élevée dans le privé et je tiens à l’offrir à mes enfants. Le primaire est aussi important à mes yeux parce que c’est là qu’on installe toute la base qui prépare les enfants à répondre aux exigences et à la rigueur de l’école secondaire privée.

Marie-Julie Bacon

L’objectif n’est tout de même pas d’épargner l’ensemble de la somme qu’elle devra payer pour l’école privée, mais d’avoir un coussin en prévision du moment où les quatre enfants seront à l’école en même temps.

« En ce moment, j’en ai un à la maternelle et un au primaire, et nous arrivons à payer la facture sans piger dans le CELI parce que l’école nous permet de faire 10 versements dans l’année », explique Marie-Julie, qui travaille comme directrice d’une garderie.

Épargner (idéalement) toutes les allocations familiales

À la naissance de son premier enfant, Marie-Julie a décidé d’investir la totalité des allocations familiales reçues par les gouvernements fédéral et provincial dans son CELI. Ces sommes peuvent ainsi croître à l’abri de l’impôt et être retirées facilement au besoin.

Elle a opté pour des prélèvements automatiques chaque mois. « Je n’avais pas le choix, parce que je suis dépensière ! »

Elle a pu maintenir ce rythme jusqu’à l’arrivée de ses jumeaux, il y a deux ans. « À partir de ce moment-là, nous avons eu besoin de plus d’argent pour couvrir nos dépenses et j’ai réduit le montant du prélèvement automatique », précise-t-elle.

Alors qu’elle reçoit actuellement environ 1500 $ par mois des gouvernements pour ses enfants, 500 $ sont redirigés vers son CELI. « Je pense l’augmenter à 600 $ parce que je trouve que je n’ai pas encore assez d’argent d’accumulé, affirme-t-elle. Nous ne nous privons pas, mais nous faisons des choix. »

Où investir ?

Pour choisir les types de placement afin de réaliser ce genre de projet, Simon Préfontaine, planificateur financier chez Lafond Services Financiers, indique qu’il faut évaluer l’horizon de placement et la tolérance au risque de la personne.

C’est intéressant d’amener un peu de rendement lorsque l’argent est investi pour quelques années, mais c’est certain que le plus important dans un projet comme celui-là est la capacité du client à épargner.

Simon Préfontaine

« Mon horizon de placement est assez court et je ne tolère pas bien le risque, affirme toutefois Marie-Julie Bacon. Je ne veux pas jouer avec cet argent, je veux envoyer mes enfants au privé. »

Coup de pouce supplémentaire

Si le REEE est bon pour les études postsecondaires des enfants, il demeure important dans la stratégie de Marie-Julie Bacon. Elle y contribue d’ailleurs chaque année suffisamment pour aller chercher le maximum des subventions gouvernementales offertes.

« Lorsque le plus vieux sera au cégep, il sera possible pour Marie-Julie de sortir de l’argent de son REEE, indique Simon Préfontaine. Il viendra donc donner un bon coup de pouce au CELI pour financer les études des enfants. »