L’année 2020 a été fertile en émotions. Les pertes d’emploi et les mises à pied ont réduit les revenus de bien des travailleurs. Mais plusieurs ont pu récupérer les pertes, et même plus, grâce à la Prestation canadienne d’urgence (PCU). Certains ont reçu jusqu’à 14 000 $. Mais il s’agissait de revenus imposables sur lesquels aucune déduction à la source n’était faite. Résultat, plusieurs se retrouveront le 30 avril avec une facture d’impôts que le REER peut atténuer en partie.

Cotiser à un REER est certainement une bonne façon de réduire les impôts, indique Jean-Sébastien Jutras, directeur, planification financière avancée, au Groupe IA. Encore faut-il avoir l’argent pour le faire. Si vos revenus ne vous le permettent pas, il y a toujours la possibilité de contracter un prêt à cette fin. Vous aurez alors à rembourser le prêt plutôt que de le verser à l’impôt, tout en économisant.

Si, par ailleurs, le montant de PCU reçu fait en sorte que vos revenus sont supérieurs à ce qu’ils auraient été, il devient d’autant plus important de souscrire à un REER, car si vous ne le faites pas, vous pourriez, en plus d’avoir à acquitter la facture fiscale, subir d’autres inconvénients financiers, explique M. Jutras.

Il faut se rappeler que les programmes sociaux, tels entre autres les allocations familiales, le crédit d’impôt pour solidarité et le crédit TPS, sont établis en fonction des revenus.

Jean-Sébastien Jutras, directeur, planification financière avancée, Groupe IA

C’est du cas par cas, ajoute Steve Mc Cready, planificateur financier à la Banque Nationale. Il n’y a pas une règle pour tous les cas, car les effets de la PCU sur la facture d’impôts diffèrent pour chacun. Ainsi, chaque cas doit être évalué à son propre mérite. « Une contribution au REER ne réglera peut-être pas tout, mais chose certaine, elle réduira les revenus imposables et permettra d’accumuler de l’épargne. »

Surcotiser à son REER ?

Les mises à pied ou les licenciements ont été très nombreux depuis que la pandémie déferle sur le Québec. Certains pourront se demander si la baisse de revenus pour l’année pourrait faire en sorte qu’ils auraient trop cotisé à leur REER, surtout chez ceux qui cotisent sur une base mensuelle. La chose est fort improbable, explique Ravy Pung, planificatrice financière à la Banque Nationale.

Les droits de cotisation au REER sont établis en fonction des revenus de l’année précédente. Ainsi, une baisse de revenu subie en 2020 ne touche pas les droits de cotisation de l’année. C’est pour l’an prochain que l’individu devra se méfier. Celui-ci recevra son avis de cotisation probablement vers la mi-juin, et c’est à ce moment qu’il connaîtra ses droits de cotisation pour l’année 2021, explique Ravy Pung.