Malgré le contexte de pandémie en 2020, on a pu remarquer des changements significatifs dans l’activité économique. Et pour bien mettre toutes les chances de leur côté, les investisseurs auraient tout avantage à considérer certains secteurs d’investissement qui en bénéficient en 2021. Entre autres, l’électrification des transports et les infrastructures.

La performance boursière de Tesla a certainement attiré l’attention sur le phénomène de l’électrification des transports que la plupart reconnaissent comme étant une mouvance irréversible. Mais l’effervescence du titre en Bourse fait que ce n’est pas nécessairement un titre pour tout le monde.

Mais il y en a d’autres, signale Guy Côté, gestionnaire de portefeuilles à la Financière Banque Nationale. Entre autres, la fusion annoncée en décembre entre la Compagnie électrique Lion, dont le principal actionnaire est Power Sustainable, et Northern Genesis Acquisition, une société d’acquisition à vocation spécifique. Déjà, la société fusionnée, qui se négocie sous le symbole NGA, connaît un succès monstre. En mars, le symbole boursier deviendra LEV.

Les infrastructures

La désuétude de certaines infrastructures existantes et les besoins d’en construire de nouvelles ont été bien documentés au cours des dernières années.

La récession causée par la pandémie fait qu’une augmentation significative des dépenses des gouvernements pour combler ces besoins fera partie des outils utilisés pour relancer la croissance économique. Les sociétés de génie-conseil sont bien placées pour en tirer profit.

Guy Côté croit que ce secteur doit faire partie du portefeuille, et son titre préféré est WSP Global, société canadienne qui se négocie à la Bourse de Toronto. Poursuivant sa croissance, WSP annonçait en décembre l’acquisition de la société privée ontarienne Golder, ce qui en ferait la plus importante société de services-conseils en environnement à l’échelle mondiale.

Programmes d’infrastructures obligent, les matières premières seront demandées pour réaliser tous ces projets. La société canadienne de mines et métaux First Quantum Minerals est bien placée pour profiter de la forte hausse des prix des matières premières à laquelle on assiste actuellement, selon le gestionnaire de la Financière.

Cybersécurité et semi-conducteurs

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Guy Côté, gestionnaire de portefeuilles à la Financière Banque Nationale

Le secteur de la technologie doit bien sûr avoir sa place, surtout dans les domaines de la cybersécurité et des semi-conducteurs. Ceux-ci sont bien couverts par le fonds négocié en Bourse iShares PHLX, qui se négocie au NASDAQ sous le symbole SOXX.

Quant à la cybersécurité, Guy Côté suggère la multinationale américaine Fortinet, qui se négocie également au NASDAQ sous le symbole FTNT.

Mais gare à la spéculation

Conséquence peut-être de l’augmentation importante du télétravail et de la performance des Bourses depuis la fin de mars, on souligne une hausse significative des ouvertures de compte chez les firmes de courtage en ligne. Serait-ce le signe de l’apparition d’une nouvelle période spéculative ?

L’exemple de Tesla, premier constructeur d’automobiles électriques, nous vient rapidement à l’esprit. Même s’il possède un attrait particulier, le titre n’a actuellement aucun sens sur le plan strictement économique, souligne Philippe Leblanc, président directeur du conseil et chef des placements chez Cote 100. « Il s’agit certainement d’un grand succès, qui est bon pour la planète et qui ne peut qu’aider à accélérer le virage vert, mais force est d’admettre que le titre est en apesanteur », dit-il.

Il faut également se méfier des SPAC (Special Purpose Acquisition Company, ou sociétés d’acquisition à vocation spécifique), selon M. Leblanc. Ces entreprises recueillent de l’argent en Bourse par de premiers appels publics à l’épargne (PAPE) afin d’acheter des entreprises spécifiques. Durant la première moitié de 2020, il s’est créé 50 de ces SPAC aux États-Unis, qui ont recueilli 20,5 milliards de dollars lors de leur lancée en Bourse. Ces SPAC ne sont pas nécessairement mauvaises, mais les investisseurs doivent s’assurer qu’ils comprennent bien dans quoi ils investissent.