Les organismes de développement économique n’ont pas chômé depuis le début de la crise de la COVID-19. Ils ont déployé énormément d’énergie et se sont rapidement adaptés à la nouvelle réalité pour continuer d’accompagner les entreprises québécoises. Témoignages de trois commissaires industriels.

Hélène Latulippe, directrice générale du Conseil économique de Beauce (CEB), se souviendra longtemps du début de la pandémie, le printemps dernier.

« Ç’a a été la folie, dit-elle. Notre équipe a réalisé l’équivalent d’une année en trois mois, en termes d’aide technique, de mandats d’accompagnement et de financement. »

Plusieurs conseillers aux entreprises travaillaient le soir et la fin de semaine pour répondre aux demandes. Personne dans notre équipe n’a eu le temps d’apprendre à faire du pain maison.

Hélène Latulippe

Une cellule de crise a illico été formée sur le territoire du CEB. Les intervenants socio-économiques, de la santé et des services policiers ont entre autres été mis à profit afin de maintenir une « veille des enjeux reliés à la COVID-19 », explique Mme Latulippe.

Le CEB a organisé des webinaires hebdomadaires sur différents sujets en lien avec la crise actuelle, notamment « Comment faire face à la COVID-19 », « Tout savoir sur les programmes du fédéral » et « Revoir ses finances en temps de crise ».

Par ailleurs, deux autres sujets ont fait l’objet d’initiatives du CEB : inciter les jeunes à retourner travailler l’été dernier afin de contrer les effets négatifs de la Prestation canadienne d’urgence et sensibiliser les entreprises et partenaires à devenir des « sentinelles » dans leur milieu afin de prévenir les problèmes de santé mentale.

Faire de la pédagogie

Leesa Hodgson, directrice générale de Développement économique Saint-Laurent, était en poste depuis à peine deux semaines quand la pandémie de COVID-19 a frappé. Même si la majorité des quelque 4500 entreprises et 110 000 travailleurs de cet arrondissement (dont 70 % est zoné industriel) a temporairement cessé toute activité, elle n’a jamais paniqué.

« Dès le début du confinement, dit-elle, on s’est organisé vite. Plusieurs de nos employés ont apporté leur ordinateur chez eux. Je venais du secteur de l’éducation, alors je connaissais bien les rencontres virtuelles. J’ai donc fait de la pédagogie sur les façons d’utiliser Zoom, et notre équipe a pu agir très rapidement. »

PHOTO FOURNIE PAR DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE SAINT-LAURENT

Capture d’écran lors d’une rencontre d’équipe de Développement économique Saint-Laurent

Après avoir notamment aidé les PME à trouver les bons programmes d’aide, Développement économique Saint-Laurent n’a cessé de jouer son rôle d’entremetteur, mettant en lien des milliers d’entrepreneurs, de décideurs et d’organismes.

Actuellement, Leesa Hodgson et son équipe travaillent notamment sur leur nouveau centre d’expertise industrielle (CEI MTL) visant à aider les entreprises à amorcer le virage 4.0.

Pas de répit

Au cours des huit derniers mois, l’équipe de Granby Industriel a multiplié les interventions auprès des entreprises de la Haute-Yamaska.

« Même si nos bureaux ont été fermés pendant presque six semaines au printemps, on n’a jamais arrêté, explique Patrick St-Laurent, DG de Granby Industriel. Tout se faisait en télétravail. On a octroyé 45 prêts d’urgence en trois semaines. Habituellement, c’est 10 prêts par année. On est passé de deux à huit infolettres par mois. On ne comptait pas nos heures. »

L’organisme a rapidement guidé et accompagné ses membres dans les méandres des programmes d’aide. Granby Industriel a également mis en place pour les entreprises de sa région une boîte à outils traitant de sujets de l’heure : fournisseurs locaux de produits sanitaires, télétravail, relance de l’économie, santé et sécurité du travail, etc.

Actuellement, Granby Industriel met la touche finale à une mission commerciale virtuelle, baptisée « Granby Connexion International ». Les 25 et 26 novembre, on vise à ce que 75 entreprises de la France et de la grande région de Granby brassent des affaires par écrans interposés.