Il y en a, des chiffres, quand on planifie son avenir financier, mais il y en a des plus importants que d’autres. La Presse vous en présente quelques-uns aujourd’hui.

Pour déterminer combien d’argent une personne doit avoir à sa retraite si elle veut maintenir sensiblement le même rythme de vie, le chiffre le plus souvent mentionné par les experts est de 70 % du revenu annuel.

Mais il s’agit là d’une « règle du pouce », s’entendent à dire la majorité des conseillers. Ce pourrait bien être 50 %, disent certains.

Le chiffre de 70 % se base sur de nombreux régimes en vigueur chez de grands employeurs privés et publics qui versent une rente de 2 % par année d’expérience jusqu’à concurrence de 35 ans de service, soit 70 %, explique David Truong, conseiller au Centre d’expertise de Banque Nationale Gestion privée 1859.

Cette règle de 70 % comporte toutefois plusieurs failles. « D’abord, il s’agit d’une référence avant impôt », dit M. Truong. Mais pour les retraités, le coût de la vie sera après impôt. Compte tenu de ce facteur, la règle de 70 % va parfois surestimer et d’autres fois sous-estimer le niveau d’épargne réellement nécessaire à la retraite. On compare donc deux choses très différentes, selon lui.

L’espérance de vie, un facteur important

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Fabien Major, associé principal de Gestion de patrimoine Assante – Équipe Major

Mais aussi, l’espérance de vie change, ce qui rend inapplicable la règle du 70 %, explique Fabien Major, associé principal de Gestion de patrimoine Assante – Équipe Major.

Pour établir le montant d’épargne nécessaire, on doit travailler à partir du budget, ce qui permet d’arriver à des plans d’épargne en vue de la retraite taillés sur mesure.

Fabien Major

Même que l’on aura parfois des surprises, selon lui. Dans certains cas, ce pourrait être 35 % du revenu actuel, dans d’autres cas, 85 %. La capacité d’épargner varie d’une personne à l’autre, selon le revenu. Mais aussi, le train de vie que l’on prévoit de maintenir est différent pour chacun.

Le budget permettra d’établir les besoins à la retraite. Comme ces besoins peuvent varier dans le temps, le montant d’épargne nécessaire sera donc ajusté chaque année. Le développement de modèles mathématiques qui permettent d’établir la probabilité d’atteindre l’objectif fait en sorte qu’il est aisé d’établir ce montant, selon M. Major.

Le monde de l’épargne évolue

La « règle du pouce » qu’est le 70 % s’applique maintenant difficilement étant donné que plusieurs changements dans les outils d’épargne sont survenus au cours des années ; le compte d’épargne libre d’impôt (CELI), par exemple. On sait que les revenus générés par l’argent accumulé dans le CELI sont à l’abri de l’impôt. C’est donc dire qu’il n’y aura pas de ponction fiscale lorsque des retraits seront effectués, donc qu’il y aura plus d’argent pour combler les besoins lors de la retraite.

L’établissement du plan d’épargne en vue de la retraite est une chose qui doit être personnalisée. Ce plan doit tenir compte de l’inflation, de l’impôt, et aussi des perspectives de rendements des placements effectués avec l’épargne accumulée. « Il faut être prudent avec les prévisions de rendements à long terme et ne pas les surestimer », prévient Fabien Major.

« La règle du 70 % a quand même son utilité en ce qu’elle est une bonne référence pour comprendre l’importance d’épargner en vue de la retraite », dit David Truong.