Génie et innovation sont pratiquement des synonymes. Ce qui signifie qu’un ingénieur n’a jamais fini d’apprendre… encore moins un jeune tout frais sorti de l’école. Adieu, les livres et les examens lorsque l’on obtient un premier emploi en entreprise ? Pas tout à fait.

Laurence Martin vient tout juste de se faire recruter par la firme d’ingénierie WSP. Malgré son diplôme en génie électrique de l’Université du Québec à Chicoutimi, Laurence n’est pas encore ingénieure. Dans le nouveau programme d’accès à la profession de l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ), elle est plutôt une CPI, ou candidate à la profession d’ingénieur.

Pour la récente diplômée, les études ne sont pas non plus terminées. Elle devra suivre des formations pendant plusieurs années sous forme de cours en ligne, de lectures ou de conférences. Dans environ trois ans, elle pourra finalement passer l’examen de l’Ordre des ingénieurs, afin d’obtenir son titre complet. C’est le même parcours que vit actuellement Jean-François Thibault, autre ingénieur électrique junior à la firme.

Heureusement pour Laurence et Jean-François, l’OIQ offre un service de parrainage pour les apprentis. Des ingénieurs d’expérience proposent leurs services de mentorat bénévolement pour le plaisir de donner au suivant, mais aussi pour offrir au jeune l’occasion de passer son examen de l’Ordre plus rapidement.

Une formule gagnant-gagnant

Jean-François Vallée, chef de service, électricité, à la firme WSP, est notamment le mentor de Jean-François, en plus d’être son patron.

On parle beaucoup du côté éthique. En tant que mentor, je raconte des exemples de ce qui m’est arrivé au cours de ma carrière, afin de bien illustrer l’éthique et la déontologie reliées au travail.

Jean-François Vallée

Le fait d’offrir du mentorat à l’interne à Jean-François dans le cadre de son développement professionnel est aussi profitable pour l’entreprise, car celle-ci pourra intégrer plus rapidement un ingénieur supplémentaire au sein de son équipe.

Si la culture de mentorat et de stages est assez présente dans les grandes firmes d’ingénierie, un jeune travaillant dans une petite entreprise qui n’offrirait pas ces services pourrait obtenir un mentor par l’entremise de l’OIQ.

Les deux futurs ingénieurs ont également des conseils à donner à ceux et celles qui voudraient suivre leurs traces. « Vous ne pouvez jamais apprendre trop de choses, indique Laurence Martin. Apprenez aussi à faire des recherches. » Pour Jean-François Thibault, le choix du lieu de travail est très important. « On vante souvent le milieu de l’ingénierie comme un domaine professionnel où les gens se placent facilement et qui offre des salaires intéressants, explique l’ingénieur junior. Trouvez une entreprise qui offre des défis qui vont être à la hauteur de vos attentes. Si vous en avez l’opportunité, choisissez un patron qui comprend qui vous êtes, et qui a envie de développer vos talents autant que vous. »