D’ici un an, Alain Desrochers conclura deux projets de plusieurs millions de dollars qui transformeront le visage des transports. Professeur à l’Université de Sherbrooke et titulaire de la chaire CRSNG en conception pour l’aluminium, il a élaboré un châssis pour véhicules récréatifs avec Bombardier Produits Récréatifs (BRP) , en plus de concevoir des panneaux de planchers d’autobus, de trains et de remorques.

Bien qu’il enseigne à des centaines d’étudiants chaque année, le professeur titulaire consacre la majorité de son temps à la recherche et au développement. « C’est ce qui m’anime ! dit-il. Je prends toujours de nouveaux projets. »

Depuis 2015, il travaille sur un projet d’allégement de châssis pour véhicules récréatifs, afin de créer un alliage d’aluminium hautement optimisé en matière de poids, de coûts et du nombre de pièces. « Pour l’instant, on se concentre sur les châssis de motoneige et éventuellement pour les side by side. Puis, on veut montrer que notre méthode s’applique à plusieurs véhicules. » L’objectif est clair : produire des véhicules plus maniables, plus respectueux de l’environnement, moins coûteux à produire, plus économiques à l’achat et à l’usage.

Évoluant au Centre de technologie avancé BRP de l’Université de Sherbrooke, M. Desrochers ne travaille pas seul. « Je suis chercheur principal, mais je travaille avec une quinzaine d’étudiants et quatre professeurs des universités de Sherbrooke et Laval. »

Le chercheur tente aussi d’optimiser différents concepts existants pour concevoir des panneaux structuraux et d’extrusions pour les planchers d’autobus, de trains et de remorques.

Notre but est de permettre au Québec d’exporter plus de matériaux semi-finis, et pas seulement la matière première.

 Alain Desrochers

À ce jour, son nouveau design n’a pas encore de partenaire commercial. « Avec les étudiants qui ont démarré le projet, on a fait une présentation à Novabus. Ils ont démontré un intérêt pour le futur, lorsqu’ils auront besoin de concevoir de nouveaux autobus. On se promet bien de rencontrer différents partenaires potentiels dans les prochains mois. »

Plus de 36 ans après ses débuts en génie mécanique à Polytechnique, l’homme pratique son métier pour les mêmes raisons. « J’ai choisi cette branche parce que la conception me fascinait. Je voulais faire quelque chose de créatif et de concret, en appliquant mes connaissances dans différents contextes. »

Sa passion l’a ensuite conduit vers une maîtrise à l’Université de Californie et à un poste de professeur à l’École de technologie supérieure (ETS). « Deux ans après, l’École m’a envoyé en France au doctorat pour montrer qu’elle favorisait la formation du corps professoral. Je suis revenu enseigner à l’ETS durant 12 ans, avant d’aller à Sherbrooke. »

Pourquoi s’est-il spécialisé en conception de produits de l’aluminium ? « Au Québec, il y a un écosystème dans le domaine. Hydro-Québec vend son électricité à bas coûts aux alumineries. Avec le temps, on a compris que ce serait plus rentable de vendre des produits finis pour créer davantage d’emplois. Il y a donc eu des opportunités de financement pour la recherche en conception, et je les ai saisies. »