Au début de mai, Total Fabrication avait vendu près de 15 000 L de son désinfectant à mains… qui n’existait pas quelques semaines plus tôt. L’entreprise du Bas-du-Fleuve, derrière les marques Pure et Pure nature, a conçu son nouveau produit à la vitesse grand V !

Peu avant que le gouvernement Legault annonce le confinement général, la PME avait reçu une cinquantaine d’appels de fournisseurs lui demandant un produit pour désinfecter les mains. « Pour nous, c’était plus qu’une opportunité commerciale », affirme le directeur général Anthony Poitras.

« C’était notre devoir comme entreprise soucieuse de la planète et des gens d’aider la communauté à enrayer ce virus, en créant un produit qui répond à un besoin criant. »

— Anthony Poitras, directeur général de Total Fabrication

Depuis plus d’une décennie, l’entreprise est reconnue pour ses produits de détergents et de cosmétiques : assouplissants, détergents à lessive, liquides à vaisselle, parfums, savons à mains et pour le corps, shampoings, etc. Ils sont certifiés biologiques, non testés sur les animaux et sans danger pour les fosses septiques.

En mars dernier, Total Fabrication a réorganisé ses opérations pour créer un désinfectant plus vite que jamais. « C’est loin d’être simple à fabriquer, précise le directeur général. Quand on vend un produit qui désinfecte à 99,9 % les mains et les surfaces, ça prend une homologation de Santé Canada, un processus qui prend habituellement de 6 à 12 mois. Présentement, le gouvernement a accéléré le tout. »

Du parfum d’ambiance au désinfectant

En plus de concevoir une étiquette répondant aux exigences gouvernementales, l’entreprise a dû trouver des bouteilles, des bouchons et des vaporisateurs en pleine pénurie de matériel. « On a utilisé nos propres bouteilles destinées à d’autres produits. » Même défi pour trouver l’alcool, dont le produit doit être composé à au moins 60 % pour agir efficacement. « Puisqu’on fabriquait déjà un parfum d’ambiance à base d’alcool d’éthanol, on avait un approvisionnement qu’on a relocalisé vers cette production. »

Ainsi, même si plusieurs contrats pour certains autres produits jugés moins essentiels ont cessé, la PME a conservé tous ses employés. « Tout le monde a relevé ses manches et s’est serré les coudes… à 2 m de distance, explique M. Poitras. On a la chance d’avoir un bâtiment de 75 000 pi2 qui nous permet de respecter les mesures de distanciation. »

Les gestionnaires ont également mis en place des procédures d’hygiène, de désinfection des surfaces critiques et de rotation des pauses des employés. « Tout cela amène un stress. Au départ, les gens étaient très angoissés et ne voulaient pas attraper le virus. Heureusement, nous sommes dans la région la moins touchée du Québec. »

C’est d’ailleurs aux services essentiels du Bas-Saint-Laurent (service de poste, compagnies de transport, casernes d’incendie) que le nouveau désinfectant a été offert en priorité. Puis, il a été vendu dans plusieurs pharmacies et à une trentaine de magasins en vrac. « On vient d’étendre notre distribution au Québec, en Ontario et dans les Maritimes. »

Les affaires vont bien pour Total Fabrication. Son nouveau produit représente désormais 30 % de son chiffre d’affaires. Depuis 18 mois, Total Fabrication a investi environ un demi-million de dollars pour s’adapter à la hausse de la demande des produits en vrac et vendus en ligne. « On est prêt à suivre la demande ! »

Total Fabrication en bref

Siège social : Saint-Alexandre-de-Kamouraska

Entreprise fondée en 2005

Nombre d’employés : 35