En mars 2019, l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM) de concert avec la firme de consultants Accenture a publié un rapport intitulé Favoriser l’évolution des services-conseils au Canada. Celui-ci visait à faire le point sur les changements auxquels faisait face l’industrie des valeurs mobilières, principalement quant au profil démographique des investisseurs, à l’apparition de nouveaux participants dans le secteur et à l’essor des outils numériques.

Qu’en est-il un an et demi plus tard ? Assistons-nous à des changements notables au sein de l’industrie, ou le rapport est-il demeuré lettre morte ?

Lorsque le rapport a été rendu public, les changements suggérées étaient déjà en général amorcés, explique Steve Galimi, vice-président, Financière Banque Nationale, Gestion de patrimoine.

Le virage se poursuit

L’offre de gestion en ligne qui vise entre autres les milléniaux était en plein essor, car elle répondait déjà à leurs besoins de participer au processus de gestion, selon lui. Bien que la prolifération des produits se poursuivait, les banques et les grands manufacturiers de fonds mettaient aussi l’accent sur le développement du conseil autant que sur la création de nouveaux produits. Enfin, de nouveaux outils facilitant la communication et l’exécution des opérations de gestion voyaient le jour régulièrement.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Steve Galimi, vice-président, Financière Banque Nationale, Gestion de patrimoine

Chez nous, le rapport a solidifié ce que nous pensions. Le virage vers l’offre de conseils plutôt que de nouveaux produits était déjà amorcé depuis quelques années.

Steve Galimi, vice-président, Financière Banque Nationale, Gestion de patrimoine

Quant à la communication, la pandémie et le confinement qu’elle a entraîné ont accéléré le développement de nouveaux outils de communication par internet que les clients en général apprécient, selon lui. « Au cours des huit derniers mois, les façons de communiquer avec les clients ont beaucoup changé, et ce phénomène est là pour rester », dit-il.

Les auteurs du rapport soumis en mars 2019 affirmaient que les services-conseils étaient en train de changer, et que les investisseurs s’attendaient à ce que leurs conseillers utilisent des outils modernes afin de leur offrir les meilleurs résultats possibles. L’étude suggérait également que, pour demeurer concurrentielles, les firmes de gestion de patrimoine se devaient de prendre le virage numérique et de réinventer le secteur pour les générations futures d’investisseurs.

Il s’agit certainement de la route qu’a prise l’industrie, confirme Léon Garneau Jackson, directeur, Est du Canada, Distribution intermédiaire, BMO Gestion mondiale d’actifs. « Nous misons tous sur les services-conseils », dit-il. Quant au numérique, l’apparition des robots-investisseurs a forcé un peu tout le monde à s’améliorer sur le plan technique, selon lui.

Un meilleur équilibre

Des programmes numériques permettent aujourd’hui le rééquilibrage des portefeuilles. « Et c’est là l’élément le plus important », affirme Fabien Major, de l’Équipe Major Gestion privée Assante.

Les développements technologiques permettent d’offrir aux investisseurs de meilleures solutions gérées. Ceux-ci ont ainsi accès à des approches semblables à celles des caisses de retraite, soit la combinaison de 10 ou 12 stratégies d’investissement différentes pour lesquelles le rééquilibrage du risque s’effectue automatiquement, explique M. Major.

Il faut toutefois demeurer attentif, car le numérique peut causer certains dérapages, selon lui. « La numérisation du conseil doit surtout servir à l’efficacité du conseiller », dit-il.