L’industrie est confiante, mais les écueils restent nombreux

La COVID-19 a mis sur pause l’industrie des réunions et congrès. Or, au Québec et particulièrement à Montréal pour les évènements internationaux, ce secteur d’activité était d’une grande vitalité. Alors que ce temps d’arrêt se prolonge et que les différents acteurs ont besoin d’aide pour passer à travers la crise, tous s’entendent sur une chose : les humains auront toujours besoin de se réunir.

En 2019, pour la troisième année de suite, Montréal s’est classé au premier rang parmi les villes d’Amérique pour l’accueil d’évènements internationaux, selon l’Union des associations internationales.

Alors que cette industrie est pratiquement disparue en 2020, Robert Mercure, PDG du Palais des congrès de Montréal, voit des signes positifs pour la reprise. « Les congrès reviendront plus forts que jamais parce que les gens auront besoin de se rencontrer après tout ce temps, affirme-t-il. D’ailleurs, nous avons continué à prendre des réservations parce que les grands évènements internationaux se prévoient trois ou quatre ans d’avance, alors les gens se disent qu’on aura le vaccin. »

Éviter de perdre trop d’acteurs

Mais pour satisfaire ces organisateurs d’évènements, Montréal ne devra pas perdre trop d’acteurs pendant la crise.

« Nous avons une destination gagnante et il faut la protéger », affirme Yves Lalumière, PDG de Tourisme Montréal.

Certains disent qu’il y aura toujours des restaurants qui ferment et d’autres qui ouvrent, mais des Normand Laprise et des Jérôme Ferrer, il n’y en a pas de nouveaux chaque jour.

Yves Lalumière

« Il ne faut pas perdre trop de grands hôtels non plus, parce que les organisateurs de congrès ne veulent pas que leurs invités soient dispersés dans 20 endroits », ajoute-t-il.

Dans les régions aussi, plusieurs s’inquiètent malgré un été rempli de touristes québécois.

« Dans les régions très fortes en tourisme d’affaires, plusieurs hôtels y tirent de 50 à 60 % de leurs revenus », affirme Gilber Paquette, directeur général de l’Association des professionnels de congrès du Québec (APCQ).

Préparer la reprise

« Les évènements régionaux et canadiens reprendront avant ceux de l’international, indique toutefois Robert Mercure. Puis, la gastronomie, la culture et le cachet européen de Montréal en Amérique continueront de jouer en notre faveur. Mais c’est important de continuer à stimuler la créativité montréalaise, avec les start-up notamment, pour amener des solutions abordables et non traditionnelles. La concurrence sera féroce lorsque le marché mondial se réveillera. Il faut se préparer. »

Yves Lalumière souligne aussi l’importance d’agrandir le Palais des congrès de Montréal.

« Il y a déjà une centaine de congrès qu’on ne peut pas recevoir parce qu’il est trop petit, affirme-t-il. Le dossier avance, mais rien n’est encore annoncé. Lorsque le marché reprendra, nous voudrons ces gros congrès. »

Rencontres, techno et plus longs séjours

En attendant le retour des congressistes, plusieurs acteurs explorent les possibilités offertes par la technologie. Le Palais des congrès de Montréal a d’ailleurs beaucoup investi dans la création de studios d’enregistrement.

« Nos studios sont pleins et nos services clés en main accessibles viennent répondre à un besoin chez les organisations qui doivent rester visibles et continuer d’être en communication avec leurs membres, indique Robert Mercure. Nous ramènerons le présentiel dès que nous pourrons, mais nous garderons la technologie pour offrir des évènements hybrides. »

L’APCQ croit aussi que les évènements en ligne ne représentent pas l’avenir. « Les réunions et les congrès ont lieu pour créer des rencontres, affirme Gilber Paquette. Faire du réseautage sur une plateforme virtuelle, ce n’est pas très agréable. »

La pandémie a aussi amené bien des gens à se questionner sur leurs déplacements et sur leur empreinte carbone. « Je pense que nous verrons une augmentation de la durée des séjours, affirme Yves Lalumière. Tant qu’à venir à Montréal, les gens voudront prendre le temps de découvrir la ville, puis d’aller en région. »