À Québec, toutes les activités de réunions et congrès à l’exception de certains évènements virtuels ont cessé avec l’éclosion de la COVID-19. Mais que restera-t-il de ce segment si important de l’industrie touristique lorsque la reprise viendra ?

Ce ne n’est pour demain, mais lorsque les activités reprendront vraiment, ce ne sera plus jamais comme avant, croit Caroline Lepage, présidente d’Agora Opus 3, une société créée à Québec qui produit des congrès et des évènements de toute envergure depuis 25 ans. Pour les évènements québécois, on ne prévoit rien avant le milieu de l’année 2021, et probablement en mode virtuel. Pour les évènements internationaux, comme on parle de 9 à 12 mois de préparation, si ce n’est plus, on n’entrevoit rien avant 2022.

Une reprise hybride

Le virtuel se sera développé, et il sera là pour de bon, selon Caroline Lepage. Des évènements qui se sont transformés en virtuel ne reviendront pas à la formule d’antan. On verra des évènements utilisant des formules hybrides, selon elle. Nul doute que l’industrie subira un impact significatif.

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Caroline Lepage, présidente d’Agora Opus 3

Un “new normal” en ressortira, et il inclura le virtuel.

Caroline Lepage, présidente d’Agora Opus 3

Entre-temps, un des gros défis sera de conserver le personnel. Comme il s’agit d’une activité de services, les mouvements de personnel d’un secteur à un autre sont plus faciles. « On risque de perdre notre expertise », craint la présidente d’Agora Opus 3.

Au Centre des congrès, on attend la relance

On pouvait s’y attendre : le Centre des congrès de Québec est en panne. Tout est annulé, sauf les tournages, avec l’annonce le 27 septembre que la région de la Capitale-Nationale passait en zone rouge.

PHOTO ERICK LABBÉ, ARCHIVES LE SOLEIL

Présentée cet été, l’exposition Imagine Van Gogh a accueilli 75 000 visiteurs.

Mais dès que les activités reprendront, le Centre des congrès de Québec sera prêt, assure Ann Cantin. « On a de l’espace chez nous, donc pas de problème de distanciation », dit la directrice des communications du Centre des congrès. L’édifice est muni de l’équipement nécessaire pour effectuer 12 changements d’air à l’heure, ce qui assure que l’air soit frais continuellement. « Toutes les mesures sanitaires sont là et elles ont bien fonctionné cet été pour les quelques activités qui ont eu lieu, dont l’exposition Imagine Van Gogh qui a accueilli 75 000 visiteurs », dit Mme Cantin. « Nous sommes prêts et nous n’attendons que la permission », assure-t-elle. Évidemment, il faudra attendre encore quelque peu. Compte tenu du temps nécessaire pour toutes les phases de l’organisation, les grands évènements ne reprendront que dans 18 à 24 mois, selon elle.

Reprendront-ils sous la même forme ? Ann Cantin le croit. Bien que le Centre des congrès de Québec soit équipé pour tenir des évènements hybrides, on ne s’attend pas à l’arrivée d’un « new normal ». « Les évènements pourront s’accompagner de quelques ateliers virtuels, mais l’industrie du tourisme d’affaires sera la première à participer à la reprise, et les entreprises voudront encore regrouper tout le monde ensemble », dit-elle.

La déroute des hôteliers

L’objectif du Centre des congrès de Québec est de générer des retombées économiques, principalement en favorisant l’achalandage dans les hôtels. L’arrêt de ses activités est donc néfaste pour les hôteliers.

L’achalandage dans le secteur hôtelier est tombé à un niveau si bas depuis le 23 mars que les directrices générales des Associations hôtelières du Grand Montréal et de la région de Québec, Eve Paré et Marjolaine De Sa, ont uni leurs voix pour lancer un SOS à la classe politique dans une chronique d’opinion publiée dans La Presse du 28 octobre. Le gouvernement doit intervenir directement et de façon urgente si l’on veut que les hôtels survivent à l’hiver, disent-elles.

> (Re)lisez le texte d’Eve Paré et Marjolaine De Sa