Ne trouvant pas au Québec des fenêtres assez performantes à son goût, Alain Dorais a voulu créer ses propres produits. Pour y parvenir, le fondateur de NZP Fenestration a importé une technologie européenne respectant les hauts standards de la norme Maison Passive (Passivhaus). L’entrepreneur ne compte pas s’arrêter là et souhaite créer de nouvelles fenêtres encore plus performantes.

Alain Dorais l’affirme d’emblée : ses fenêtres dépassent, et de loin, les nouvelles normes énergétiques en vigueur depuis 2020. « Nos normes actuelles sont celles qui seront en vigueur en 2030 », explique cet ancien des télécoms qui a abouti dans le secteur de la construction après avoir « flippé » des maisons.

Une fenêtre certifiée Maison Passive offre une luminosité supérieure, ne perd que très peu de chaleur et procure un gain de chaleur solaire appréciable. Ce produit haut de gamme n’est cependant pas donné et coûte deux fois plus cher qu’une fenêtre traditionnelle.

NZP Fenestration ne fait pas de production de masse. La PME de 12 employés travaille plutôt en étroite collaboration avec les architectes et les entrepreneurs. D’ailleurs, 90 % de ses produits se retrouvent sur des maisons neuves.

Combiner les meilleures technologies

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Les fenêtres fabriquées par NZP dans ses ateliers de Longueuil sont un mariage de plusieurs innovations.

Les fenêtres fabriquées par NZP dans ses ateliers de Longueuil sont un mariage de plusieurs innovations. Elles sont montées sur des profilés importés en PVC. Elles comptent plusieurs chambres à air et sont dotées d’un vitrage triple. Elles sont également à la fois basculantes (oscillo) et battantes. Bref, la même fenêtre peut s’ouvrir par le haut (comme un lave-vaisselle) ou de côté (comme un frigo).

Outre cet amalgame de technologies étrangères, NZP innove également en isolant elle-même ses fenêtres. Elle les assemble grâce à un procédé de soudure thermique et y intègre les meilleurs vitrages importés d’Asie et d’Europe.

Oui, on importe nos profilés d’Allemagne, mais on cherche des extrudeurs québécois pour développer une expertise locale. Certains de nos clients veulent un produit 100 % québécois.

Alain Dorais

Alain Dorais souhaite d’ailleurs augmenter le savoir-faire québécois en matière de fenêtres haut de gamme. « Nous sommes toujours à la recherche d’amélioration, dit-il. On aimerait, par exemple, travailler avec du verre contenant des cellules photovoltaïques qui produisent de l’électricité ou du verre qui devient opaque pour éviter la surchauffe des bâtiments. »

L’entreprise est sans cesse en mode exploration, ajoute l’homme d’affaires. Elle est notamment à la recherche de systèmes de quincaillerie et d’autres joints d’étanchéité qui permettront de fabriquer les meilleures fenêtres.

« En réalité, je pense que nous ne connaissons que 10 % de ce qui sera inventé dans 10 ans. Nous sommes toujours à l’affût. Tout le monde ici pense innovation et amélioration », soutient l’entrepreneur.

Marché américain

La PME de 12 employés a multiplié ses revenus par 10 depuis sa fondation en 2013. Elle souhaite maintenant prendre d’assaut le marché américain, où elle ne vend que 5 % de sa production. Alain Dorais lorgne donc la côte Est, du Maine à la Floride.

Des ententes au sud de la frontière avec des entrepreneurs, des architectes, des revendeurs et des équipes d’installateurs (qui devront être certifiées par NZP) sont dans la ligne de mire de l’entreprise. Une foire commerciale virtuelle organisée récemment dans la région de Boston s’est soldée, en moins de 24 heures, par des commandes fermes, fait valoir le PDG.