L’Organisation mondiale de la santé a lancé cet appel, le 16 mars dernier. Et des entreprises ont tôt fait de proposer leurs solutions pour répondre à ce mot d’ordre.

Un nouvel appareil vient de faire son entrée au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM). Il s’agit d’une imposante plateforme d’analyse moléculaire produite par l’entreprise Roche. Depuis le début de la pandémie, Roche Canada a reçu des commandes au Québec pour ces instruments de la gamme cobas 6800 et 8800. Elle en a aussi livré et installé dans les dernières semaines au Centre universitaire de santé McGill et au CIUSSS de l’Estrie à Sherbrooke. Une dizaine serait en activité au Canada.

Cette technologie réalise de manière plus performante des tests de dépistage liés au virus du papillome humain (VPH), à l’hépatite B et C ou à la chlamydia. Mais son acquisition, au coût de centaines de milliers de dollars, s’explique par sa capacité à faire de manière automatisée, en environ trois heures, une grande quantité de tests « PCR » pour diagnostiquer les cas de COVID-19. À partir d’un échantillon d’ARN extrait d’un prélèvement réalisé dans les cavités nasales, la technique « PCR » permet de repérer des gènes spécifiques au virus SARS-CoV-2, puis de les amplifier afin de détecter sa présence.

« Le test qui cible le SARS-CoV-2 a été développé de manière accélérée dans les quelques mois qui nous précèdent », rappelle François Drolet, directeur des affaires publiques de Roche Canada. Ce test a été parmi les premiers homologués par Santé Canada après que la ministre de la Santé fédérale, Patty Hajdu, eut signé le 18 mars dernier un arrêté d’urgence. Celui-ci permettait un examen plus rapide des instruments servant à diagnostiquer les cas de COVID-19.

Les tests de Roche sont fabriqués pour la plupart dans le New Jersey avant d’être acheminés aux installations de Laval, qui assure l’approvisionnement dans l’ensemble du Canada.

« La charge de travail a augmenté de manière considérable avec l’urgence. On a réorganisé les équipes de travail au centre de distribution pour que ce soit le plus efficace et le plus sécuritaire possible. »

— François Drolet

L’entreprise ne veut pas dévoiler le volume de tests en circulation, mais elle n’envisage pas une baisse de la demande à court terme.

Une situation qui évolue très rapidement

Du côté de Luminarie Canada, la situation demeure plus tranquille pour la trousse de test de type « PCR » développée par la coréenne 1drop. L’entreprise lavalloise de distribution de produits pharmaceutiques a obtenu, le 30 mars dernier, l’homologation de Santé Canada pour celle-ci. Même si elle est en discussion pour son recours à des fins de recherche, l’entreprise n’avait pas conclu de vente ni importé ce produit au moment d’écrire ces lignes. « Le coût de transport est élevé, explique Benoît Hébert, consultant pour Luminarie Canada. Pour nous, il n’y a pas lieu d’investir et de mettre des millions en inventaire pour un produit qui, pour l’instant, n’a pas une demande escomptée. »

Luminarie Canada fonde plus d’espoir sur un test sérologique mis au point par l’entreprise allemande Nal Von Minden, pour lequel elle s’occupe des démarches auprès de Santé Canada. Contrairement au test « PCR », les tests sérologiques ne servent pas à détecter la présence du virus, mais plutôt les anticorps développés par le système immunitaire en réaction à la maladie plusieurs jours après l’infection. 

Au moment d’écrire ces lignes, un seul test de ce type, celui de DiaSorin, était approuvé par Santé Canada. Roche a aussi déposé une demande pour un test sérologique. « Pour l’instant, c’est difficile de déterminer quelle sera la tangente que les tests sérologiques prendront, indique François Drolet. On travaille toujours de concert avec les autorités sanitaires et les agences de santé publique pour s’enquérir de leur plan de déploiement. »