L’année 2019 aura été faste pour le concepteur de drones autonomes ARA Robotique.

Après avoir décroché des contrats aux États-Unis et ailleurs au Canada, la PME montréalaise explore un créneau prometteur, selon elle : celui de la cartographie de chantiers.

L’entreprise a déjà mené un test plus tôt cette année en cartographiant l’entièreté du Port de Montréal. Ces jours-ci, son drone survole le chantier de la nouvelle usine de Molson-Coors, situé aux abords de l’aéroport de Saint-Hubert à Longueuil. Une entreprise minière a aussi utilisé sa technologie pour quantifier le volume de roche qu’elle avait extrait d’un site.

PHOTO FOURNIE PAR ARA ROBOTIQUE

Cartographie 3D réalisée au Port de Montréal par un drone d’ARA Robotique.

« Une des forces du drone, c’est sa capacité à répliquer son parcours de fois en fois », explique Pascal Chiva-Bernard, président et cofondateur de l’entreprise. En accolant une à une les photographies captées par le drone lors d’un vol, son entreprise recrée avec un logiciel un modèle virtuel et en trois dimensions d’un site, « un jumeau numérique », comme il se plaît à le désigner.

On l’utilise pour vérifier l’avancement des travaux, par exemple, ou mesurer des actifs comme le volume de matériel excavé sur un site.

Pascal Chiva-Bernard, cofondateur d’ARA Robotique

Le drone agit d’une certaine façon comme un arpenteur 3D. Après qu’on a téléchargé le plan de vol dans l’appareil, celui-ci décolle, assisté au sol par un module de transmission radio. Pendant les 30 minutes que lui permet son autonomie, le drone arpente ensuite le secteur et capte des centaines de photographies. Le tout, sans intervention humaine. « On peut faire un chantier en quelques heures, selon la résolution des photos », ajoute M. Chiva-Bernard.

Une pluie de contrats

L’entreprise, qui occupe des bureaux dans l’arrondissement du Sud-Ouest, à Montréal, ainsi qu’à Dorval, a profité de l’année 2019 pour doubler ses effectifs et se rapprocher de la vingtaine d’employés.

Des embauches appuyées par l’entrée de liquidités, souligne M. Chiva-Bernard. « On a presque triplé notre chiffre d’affaires », dit-il, spécifiant avoir atteint pour la première fois la barre des « sept chiffres » en termes de revenus annuels.

ARA Robotique a entre autres tiré profit du Programme d’innovation Construire au Canada (PICC) pour décrocher un contrat avec Parcs Canada, qui utilise un de ses drones pour cartographier les berges de ses parcs. L’armée canadienne a aussi mis la main sur le sien pour mener quelques tests, tout comme une poignée d’entreprises du secteur de la défense du côté américain.

« On est encore à l’étape de la validation », indique toutefois le président d’ARA, rappelant que l’entreprise fabrique son propre drone autonome depuis deux ans seulement après avoir développé son expertise dans les systèmes de guidage autonome.

« Maintenant, notre but, c’est d’offrir un système qui comprend tout », dit-il.