Le secteur de la logistique et du transport de marchandises connaît actuellement de profonds changements grâce à des innovations. L’arrivée des camions électriques est à nos portes ; les données télémétriques n’ont jamais autant servi et les applications web font des miracles dans la gestion des parcs de camions. Survol en trois temps.

Poids lourds électriques

Longtemps espérés, les camions électriques seront bientôt sur nos routes. Le constructeur québécois La Compagnie électrique Lion commercialisera d’ici la fin de 2019 le Lion 8, son tout premier poids lourd propulsé à l’électricité. La PME de Saint-Jérôme n’attend que le OK définitif de Transports Canada.

Fabricant d’équipement d’origine, Lion s’occupe de construire le groupe motopropulseur électrique, le châssis, de même que l’habitacle pour le conducteur.

Son véhicule novateur est donc facilement transformable en camion de livraison, mais aussi en camion de pompiers, en véhicule à nacelle, voire en dépanneuse.

Vendu entre 300 000 $ et 500 000 $ avant transformation, le poids lourd offre une autonomie d’environ 400 km. « Le besoin de nos clients est en moyenne de 250 km. Le Lion 8 est donc un camion urbain et périurbain », explique Patrick Gervais, vice-président aux communications.

Avec l’assembleur-intégrateur Boivin Évolution, Lion est derrière le tout premier camion électrique au monde qui se spécialise dans la cueillette des ordures et des matières recyclables. Ce véhicule sera également prêt à prendre la route d’ici le début de 2020.

L’entreprise des Laurentides est connue pour ses autobus scolaires électriques. Près de 300 d’entre eux roulent actuellement au Canada et aux États-Unis. La PME prévoit par ailleurs lancer en 2020 le Lion 8 T, un tracteur pour semi-remorque.

Télémétrie

La collecte d’informations est plus que jamais répandue dans les entreprises. Lorsqu’elles sont mal gérées, ces données ne font que s’accumuler. Et, en fin de compte, elles sont mal, sinon très peu utilisées.

Groupe Robert a fait un grand ménage dans toutes les données télémétriques qu’elle colligeait à distance. Autant sur la route que dans ses entrepôts. Désormais, l’entreprise montérégienne utilise les données et se fixe des objectifs bien précis. Par exemple, elle a doté ses 1300 camions d’un logiciel, d’une tablette et de ce qui ressemble à une « boîte noire ».

« Cette technologie nous permet de connaître les habitudes des camionneurs en termes de freinage, d’efficacité énergétique, bref de comportements routiers. Ça va donc au-delà de la géolocalisation et du livret de contrôle [log book] », explique Isabelle Robert, directrice du développement des affaires.

Dans ses 20 entrepôts du Québec et de l’Ontario, Groupe Robert recueille aussi, grâce à un système de gestion quotidienne, des informations sur les différentes tâches des employés qui, à leur tour, participent à l’amélioration des processus de gestion et de fonctionnement, donc au succès de l’entreprise. « Nos employés aiment participer à ce genre d’initiatives ; ils en redemandent », soutient Mme Robert.

Applications

Les applications web pour la gestion de parcs de camions sont de plus en plus fréquentes chez les entreprises de transport. Elles permettent aux camionneurs de mieux gérer leurs allées et venues et d’éviter les temps d’attente inutiles. En fin de compte, elles favorisent une réduction des émissions de gaz à effet de serre.

De grandes institutions comme le Port de Montréal et d’importantes entreprises privées, dont le fabricant de biscuits Groupe Leclerc, se sont dotées de telles applications.

L’Association nationale des camionneurs Artisans inc. (ANCAI) a elle aussi développé sa propre application, baptisée Monancai. L’organisme, qui réunit 5200 travailleurs autonomes exploitant des camions à benne basculante, effectue actuellement un projet pilote avec son application sur la Rive-Sud.

Affectations plus efficaces et plus rapides, davantage de transparence (notamment dans la facturation) et un meilleur respect des listes de priorités sont autant d’éléments avantageux associés à l’application, explique Gaétan Légaré, directeur général de l’ANCAI. « Ceux qui l’utilisent en ce moment ne veulent plus revenir en arrière », dit-il.