Au début de l'âge adulte, la retraite peut sembler très lointaine. Pourtant, commencer à cotiser tôt à son régime enregistré d'épargne retraite (REER) comporte plusieurs avantages.

Benoit Bérard avait 16 ans lorsqu'il a investi pour la première fois. « Je travaillais chez McDonald's et j'ai investi mes premiers 2000 $ dans un certificat de placement garanti, se rappelle l'homme de 39 ans. Il offrait 7 % pour deux ans à l'époque. J'ai compris qu'avec les intérêts composés, j'aurais près de 2300 $. »

À 18 ans, il ouvrait son premier REER. « Mon père m'avait toujours dit de mettre de côté 10 % de mes revenus », indique M. Bérard. Trois ans plus tard, il commençait sa carrière dans le domaine financier. Ses économies lui ont permis d'acheter sa première maison à 25 ans, grâce au régime d'accession à la propriété (RAP).

Aujourd'hui conseiller en sécurité financière à l'Équipe VIP Services financiers, Benoit Bérard continue d'épargner le même pourcentage de ses revenus. Grâce à cela et à la croissance de son épargne, il peut espérer avoir une bonne retraite sans devoir fournir un effort financier supplémentaire. Il pourrait cesser de travailler à 50 ans s'il le souhaitait et aurait un revenu suffisant pour répondre à ses besoins.

Pourquoi commencer tôt  ?

Commencer à épargner tôt lui a notamment permis de bénéficier de la « magie » des intérêts composés. « Avec un rendement de 6 %, cela veut dire que l'argent épargné à 16 ans a doublé à 28 ans avec les intérêts composés, illustre M. Bérard. Il double tous les 12 ans. »

Cela permet d'accumuler un pécule plus important en vue de la retraite.

« L'espérance de vie pour les Québécois nés dans les années 90 est de 95 ans pour les hommes et 97 ans pour les femmes. La retraite de la génération Y pourrait donc durer 40 ans  ! Ça prend de bonnes économies. » - Hadi Ajab, planificateur financier au Centre financier Carrefour

Certains jeunes préfèrent le compte d'épargne libre d'impôt (CELI) au REER. Souvent, c'est parce que leurs revenus sont peu élevés et le remboursement d'impôt, moins important. « Il est toutefois possible de reporter ses déductions d'impôt à des années où le taux d'imposition sera plus élevé, rappelle M. Ajab. Investir dans le REER peut aussi aider la personne à se discipliner. » En effet, en retirant les sommes d'un REER, l'épargnant paie de l'impôt et ne retrouve pas son droit de cotisation, contrairement au CELI.

Investissement avantageux

Le REER permet de toucher un remboursement d'impôt en plus d'augmenter certains crédits d'impôt. « Prenons l'exemple d'une personne seule dont le revenu est de 50 000 $, explique M. Ajab. Si elle investit 5000 $ dans son REER, elle obtiendra environ 50 % en remboursement d'impôt et divers crédits des gouvernements. »

Pour les jeunes familles, le REER peut être encore plus intéressant. « Cotiser au REER permet de diminuer le revenu familial, souligne M. Ajab. Or, celui-ci est utilisé pour calculer plusieurs crédits d'impôt et allocations. C'est le cas du paiement de soutien aux enfants, du crédit d'impôt pour les frais de garde, du crédit de solidarité, etc. Parfois, une petite somme peut faire toute la différence ! » Cet argent peut ensuite être utilisé pour régler des dettes, investir davantage, etc.