Quatre milliards de barres tendres. Vingt millions de kilogrammes de biscuits. Cinq millions de kilogrammes de craquelins. Voilà, entre autres, ce que Groupe Leclerc fabrique annuellement dans ses installations au Québec, en Ontario et aux États-Unis. Pour réaliser de telles prouesses, l’entreprise québécoise est, on le devine, hyper structurée. Le secret de son succès ? Une chaîne logistique à toute épreuve et en constante amélioration. Mode d’emploi.

L’entreprise, propriété de la famille Leclerc depuis 1905, a vite compris que pour être concurrentielle, elle devait être très bien organisée. Pas le choix quand on veut tenir tête à des géants comme Mondelez et Dare, et qu’on fabrique 800 produits différents. Pensez-y : 800 produits (ou « SKU »), c’est notamment 800 emballages différents et 800 recettes distinctes à gérer.

La clé : l’entreposage

Ces dernières années, Groupe Leclerc, connu pour sa marque Leclerc, a investi des dizaines de millions de dollars dans ses huit usines (totalisant 1,5 million de pieds carrés de production) et ses quatre entrepôts.

Premier endroit sur lequel le géant des collations a choisi de miser : ses entrepôts. « La clé, c’est l’entreposage, confie Jean-Sébastien Leclerc, vice-président co-manufacturier et infrastructures manufacturières. On a été avant-gardistes en étant l’une des premières entreprises à automatiser un entrepôt dans les années 90. »

Un nouveau logiciel hautement performant et un imposant système de grues automatisées sur rails gèrent actuellement tout ce qui entre et sort des entrepôts du groupe, tant au Canada qu’aux États-Unis. À son entrepôt, haut de 80 pieds, de Saint-Augustin-de-Desmaures, en banlieue de Québec, une seule personne suffit à gérer quelque 20 000 palettes de produits. Le reste se fait grâce à la magie de l’automatisation.

« Notre logiciel est relié à notre ligne de production et prépare à l’avance les palettes d’ingrédients dont nous avons besoin tous les jours dans nos recettes », cite en exemple Jean-Sébastien Leclerc.

En temps réel

L’amélioration des processus de fabrication est plus que jamais dans la ligne de mire de Leclerc ces temps-ci. L’entreprise est en pleine expansion et veut jouer ses cartes le plus intelligemment possible. Depuis peu, elle a fait une percée remarquée au Royaume-Uni, où elle fait désormais près de 5 % de ses ventes. Elle réalise près de 55 % de son chiffre d’affaires aux États-Unis et 40 % au Canada.

L’an dernier, le groupe a investi 23 millions au Québec dans une nouvelle chaîne de production de son très prisé biscuit Célébration. Selon l’entreprise, ce biscuit est, depuis six mois, numéro un des ventes au Canada, devançant les Oreo ou Chips Ahoy ! de ce monde. 

D’ici à la fin de l’année, le fabricant souhaite intégrer un nouveau logiciel de pilotage de production, connu dans le jargon sous le sigle anglais MES : Manufacturing Execution System.

Ce dernier permet notamment de connaître en temps réel les données relatives à la traçabilité, au contrôle de qualité, au suivi, à la maintenance préventive, etc. « On souhaite intégrer de nouveaux MES dans toutes nos usines d’ici deux ou trois ans », indique le vice-président.

L’arrivée et le départ des marchandises sont, eux aussi, réglés minutieusement.

« On a mis en place un site web où les entreprises de camionnage doivent s’enregistrer pour annoncer à quelle heure elles arriveront pour livrer leur marchandise ou ramasser une commande. Ainsi, personne n’attend pour rien. Il n’y a pas de mauvaises surprises », précise Jean-Sébastien Leclerc, digne représentant de la cinquième génération au sein de l’entreprise familiale.

Groupe Leclerc est au cœur du virage 4.0., également appelé « nouvelle révolution industrielle ». « On ne le fait pas à outrance, prévient l’entrepreneur. On va chercher les bonnes informations. On ne veut pas s’enterrer dans les chiffres et les données. »

Groupe Leclerc en bref

Siège social : Saint-Augustin-de-Desmaures
Activités : fabricant de barres tendres, biscuits, brownies, craquelins, etc.
Nombre d’employés : 1150
Nombre d’usines : huit (deux au Québec, deux en Ontario et quatre aux États-Unis)
Marchés desservis : États-Unis (55 % des revenus), Canada (40 %) et Royaume-Uni (5 %)
Chiffre d’affaires en 2018 : 600 millions