Le chef de la direction financière (connu sous le sigle anglophone CFO pour chief financial officer) doit, en 2019, jouer plusieurs rôles qui s’aventurent au-delà de la finance pure. Voici ses quatre visages.

Le grand manitou des données

Une grande partie des responsabilités du chef de la direction financière demeure directement liée aux finances de l’entreprise avec la production de rapports et de prévisions, mais même ce rôle traditionnel vit de grandes transformations actuellement. « Les gens des opérations ont tendance maintenant à suivre les chiffres de très près, avec des tableaux de bord, pour voir rapidement les impacts des opérations sur les finances, alors les CFO ont un grand rôle à jouer dans ce mouvement qui vient avec des investissements nécessaires en technologies », explique Carl Gauvreau, président du conseil d’administration de Financial Executives International (FEI) Canada et qui a été CFO dans de très grandes organisations, comme GardaWorld Cash Services, Hartco et Quebecor World.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Stéphane Lefebvre a passé de nombreuses années chez CAE. Il est passé au Cirque du Soleil en 2016.

Le gestionnaire de risques

Le CFO s’occupe aussi de la gestion des risques financiers de l’entreprise. Et cela peut prendre différentes formes, comme l’a constaté Stéphane Lefebvre qui, après avoir passé de nombreuses années chez CAE, est passé au Cirque du Soleil en 2016. « Le déploiement de capital au Cirque prend la forme de spectacles, précise-t-il. Comme CFO, je dois m’assurer qu’il y a un bon équilibre entre les spectacles plus traditionnels et ceux plus risqués. » Il doit aussi gérer le risque lié aux taux de change. « Le Cirque tourne partout sur la planète, alors on fait affaire avec à peu près toutes les devises dans le monde », précise-t-il.

Le stratège

Pour élaborer la stratégie de l’entreprise, il y a une foule de projets qui peuvent être réalisés et le CFO a un grand rôle à jouer dans leur évaluation. « Le CFO doit s’assurer que ce sont les projets qui amènent vraiment de la valeur pour l’entreprise qui sont amenés sur la table, explique Carl Gauvreau, qui est maintenant CFO par intérim chez Englobe et conseiller principal aux entreprises. Pour y arriver, il faut s’assurer d’avoir les bons chiffres en main pour évaluer les rendements. Il faut pouvoir bien faire parler les chiffres pour établir les priorités et réaliser des projections à long terme en ce qui concerne les ressources financières. »

Le vulgarisateur

En plus de participer au développement de la stratégie de l’entreprise, le CFO doit avoir de bonnes capacités à vulgariser l’information. « Il faut être capable de bien communiquer la stratégie aux tiers, comme les investisseurs, les partenaires et les prêteurs, explique Stéphane Lefebvre, également membre du conseil d’administration de FEI Canada. Il faut être capable de leur expliquer comment la stratégie créera de la valeur, à quelle vitesse, quels sont les risques et comment ils seront gérés. Ça va beaucoup plus loin que seulement être capable d’expliquer les chiffres. »