Au début du mois de septembre, le détaillant de mode Le Château, qui vit une période pourtant morose, a annoncé un investissement de 1,1 million pour aménager un local de 25 000 pi2 destiné à héberger les activités associées au commerce électronique. D'autres investissements suivront l'an prochain.

Au début du mois de septembre, le détaillant de mode Le Château, qui vit une période pourtant morose, a annoncé un investissement de 1,1 million pour aménager un local de 25 000 pi2 destiné à héberger les activités associées au commerce électronique. D'autres investissements suivront l'an prochain.

« C'est un commencement, dit Franco Rocchi, vice-président principal, ventes et opérations du Château. Les ventes en ligne continuent de grandir de façon accélérée. Il faut être prêt à réagir. » Lors de l'exercice financier clos le 31 janvier 2016, les ventes en ligne ont crû de 34,8 %.

L'entrepôt est situé à même le siège social, au 105, boulevard Marcel-Laurin, dans l'arrondissement de Saint-Laurent. L'immeuble appartient à Olymbec, important propriétaire de locaux industriels.

Selon M. Rocchi, les détaillants n'auront pas le choix de suivre l'exemple du Château et de se doter à leur tour d'infrastructures pour le commerce en ligne.

« On commencera à voir une concurrence entre les villes pour attirer les centres de distribution de commerce électronique. Dans le cas du Château, l'entrepôt a d'abord été placé à Toronto avant d'être déménagé à Montréal. »

- Franco Rocchi, vice-président principal, ventes et opérations du Château

Selon lui, centraliser les activités est capital. « Le principal avantage d'avoir la gamme complète des 200 000 produits sous un même toit, c'est la vitesse. On est maintenant capables d'expédier la commande la journée même avec livraison le lendemain », dit M. Rocchi.

Cet investissement survient moins de 5 mois après l'annonce de la fermeture de 40 magasins d'ici à 2017. Depuis 2012, le réseau de boutiques du détaillant a été réduit de 30 %. Après la plus récente ronde de rationalisations, prévue pour 2017, le réseau comptera 171 points de vente et 900 000 pi2, le nombre le plus petit depuis 2007.

« Il n'est pas surprenant que des détaillants commencent à diminuer le nombre de leurs magasins pour investir dans le numérique », avait dit à Infopresse Léopold Turgeon, directeur général du Conseil québécois du commerce de détail, au moment de l'annonce. La superficie d'une boutique Le Château varie entre 3000 et 5000 pi2.

Le détaillant montréalais fondé en 1959 n'a pas le choix d'optimiser son réseau de distribution. Les revenus, en baisse, sont plombés par le recul des ventes de magasins ouverts depuis au moins un an. En 2015, ses pertes se sont élevées à 35,7 millions.

DES LOCAUX POUR L'ENTREPOSAGE ET L'INFORMATIQUE

Outre des locaux pour entreposer les produits offerts en ligne, le commerce en ligne crée une demande pour des locaux servant à héberger l'infrastructure informatique.

« On a loué à des gens qui font l'hébergement de serveurs servant au commerce en ligne », dit le directeur de la location d'un important propriétaire immobilier du Québec, qui tient à rester discret sur son identité. « Des fois, les centres d'hébergement de serveurs [appelés aussi centres de données] louent des 50 000 ou des 100 000 pi2 à la fois. »

De quoi remplir les parcs industriels de la province.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Au début du mois de septembre, le détaillant de mode Le Château a annoncé un investissement de 1,1 million pour aménager un local de 25 000 pi2 destiné à héberger les activités associées au commerce électronique.